Une daube
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Depuis son premier spectacle et plus spécifiquement son apparition dénonçant l'angélisme du monde du spectacle par rapport à l'affaire Polanski lors des Molières, Blanche Gardin s'est très rapidement fait un nom dans le domaine de l'humour grinçant, absurde, trash et qui ne connaît aucunes limites.
Son premier spectacle Je parle toute seule est une véritable pépite d'humour malgré la gravité des sujets traités, elle les traite avec brio et justesse et on arrive à faire le distinguo assez aisément quand elle prend un ton plus sérieux pour parler, par exemple, des réseaux sociaux ou des dérives de la SiliconValley cherchant l'immortalité...
Avec ce dernier spectacle Bonne Nuit Blanche, j'ai l'impression que quelque chose a profondément changé en Blanche, malgré des passages hilarants (fermer Twitter à 0h00 par exemple), d'autres m'ont dérangés, surtout quand elle prend un ton plus sérieux.
Alors oui, les réflexions sur le silence devenu suspect sont très intéressantes ou l'hystérisation des débats sur les réseaux sociaux mais les passages sur le harcèlement de rue, Balance ton Porc ou la démocratie m'ont vraiment mais vraiment fait chier.
Je suppose que c'est pour mettre un coup de pied dans la fourmilière de l'angélisme dans lequel on baigne actuellement à l'heure des réseaux sociaux et nous faire sortir de notre zone de confort en sortant des propos aussi provocants et qui interrogent, surtout venant de la bouche d'une femme et le fait d'avoir pu recontextualiser ces propos dans le spectacle, duquel est menée une réflexion globale sur comment les réseaux sociaux façonnent notre comportement de la vie de tous les jours faisant entre autre de nous des hypocrites en puissance, m'a fait comprendre que Blanche n'a pas viré réactionnaire après l'extrait sur Balance ton porc comme j'ai pu le croire. Son propos est bien plus fin qu'on ne peut le penser en fin de compte. Mais il n'empêche que ces derniers ne m'ont pas moins interloqués pour autant.
Par exemple, certaines femmes aiment être complimentées sur la toile, mais paradoxalement pas dans la rue, et encore moins par des hommes et c'est ce paradoxe entre notre vie numérique et vie en dehors de ce monde numérique qu'elle met en exergue quasiment tout au long de son nouveau spectacle.
En dehors de toute considération idéologique, j'ai trouvé ce spectacle un peu moins drôle et moins percutant, mais tout du moins plus grinçant et intelligent que son spectacle précédent. Ca reste quand même à voir pour remettre en question des choses que l'on pensait avoir acquis dans le domaine de l'interaction avec autrui à l'ère du numérique.
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Créée
le 22 oct. 2019
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