Ce manga surnaturel respecte les codes du genre, qu'on ne s'évertuera pas à détailler. Sa saveur provient surtout du véritable frisson que l'on éprouve devant les situations magiques, les créatures démoniaques et leurs pouvoirs, visiblement issus d'un imaginaire japonais assez lointain: le grand-père de la jeune et affriolante héroïne, Kagome, possède sous sa maison un puits qui permet de remonter le temps, et où l'on jette les restes de monstres vaincus. On cite des monstres mythiques comme la souris hinezumi, le hanyo et le kappa.
Kagome, réincarnation d'une redoutable archère, Kikyô, doit combattre à travers les lieux et les siècles plusieurs créatures qui veulent toutes s'emparer de la perle de Shikon, qui renforce leur vitalité: une effrayante goule à torse de femmes, aux bras multiples, et à très longue queue hérissée de crochets qui lui donne, selon les moments, l'air d'une mygale, d'un scorpion ou d'un ver géant; le corbeau Shibu, à trois yeux fendus, qui peut posséder tout cadavre et se métamorphoser; une magicienne, Yura, qui tisse sans cesse des toiles de cheveux que seule Kagome est capable de voir...
L'idée du puits maudit, ossuaire de monstres et porte ouverte sur l'espace-temps, est bien trouvée, et suscite une crainte délicieuse. Plus classiquement, le beau héros (Inu Yasha aux oreilles en pointe), et Kagome, commencent leur relation sur le mode du conflit.
Savoureux et mouvementé.