Au Japon, pour les boudhistes, les statuettes Jizô servent à protéger les enfants.
Dès les premières pages, si on réfléchit deux secondes, on se doute bien que cet enfant, Aki, n'est pas perdu par hasard ; la présence du temple à proximité de l'endroit où se trouve Aki, incapable de retrouver son chemin, impossible pour lui de communiquer avec les adultes et hormis ces enfants, dont Jizô, qui jouent entre eux, personne ne semble vouloir l'aider.
Ça m'a percuté comme quand j'ai joué à Rime sur PS4, ou la sublime BD Trois Ombres, de Cyril Pedrosa. Les histoires de deuil ne me mettent jamais très à l'aise, ma sensibilité s'ébranle et je gobe toute la poésie qui en découle afin de m'accrocher et retarder le moment fatidique.
Le scénario d'Antoine Dole (Mr. Tan) se compose donc suivant certaines étapes du deuil. On y retrouve le déni, la colère, la dépression et l'acceptation. Tant du point de vue de l'enfant, comme de celui des parents. Le tout étant de ne pas se faire avaler par la solitude, représentée ici comme une sorcière goulue qui dévore les enfants pour qui les étoiles ont cessé de briller.
Ce one shot titille notre rapport à la mort, à travers les yeux d'un enfant décédé. Pour moi c'est réussi, j'ai eu cette petite boule dans la gorge à la fin de la lecture. Peu importe le pathos et les clichés, je me rends à l'évidence, ça a fonctionné.
À vous d'voir !