J’ai comme l’impression, à quelques rares exceptions (comme Kingdom Come) qu’il est assez compliqué de trouver de bonnes histoires de la Justice League. Je ne compte pas les différentes Crisis, ce sont des event un peu un part. Mais il n’y a qu’à regarder les série New52 ou Rebirth pour se rendre compte de la catastrophe. Pourtant il s’agit du titre phare de DC, enfin de son équipe phare. C’est plus le titre Batman qui occupe le devant de la scène. A défaut d’avoir quelque chose de plaisant et d’actuel à lire, je me décide à plonger dans le passé pour tenter de tomber sur une bonne lecture. J’ai jeté mon attention sur Justice d’Alex Ross.


Batman, Superman, Wonder Woman, Flash, Aquaman… Ils sont les plus grands super-héros de la Terre : réunis en une Ligue de Justice imbattable, ils ont toujours fait de leur mieux pour protéger la Terre et l’Univers des menaces les plus diverses. Or, aujourd’hui, leurs plus grands ennemis ont décidé d’utiliser leurs dons pour résoudre les maux que subit l’humanité au quotidien. Mais leurs motifs sont-ils réellement aussi altruistes qu’ils le prétendent ?
Justice présente une porte d’entrée idéale par le biais d’un récit complet qui montre les super-héros dans leur version la plus iconique mais également leurs plus grands ennemis rassemblés en un groupe imbattable. En auscultant les motivations, les rêves et les craintes de ces criminels, Alex Ross (Kingdom Come) et Jim Krueger (Earth X) dépeignent un combat entre ces malfaiteurs et la Ligue de Justice se basant autant sur la psychologie que sur les pouvoirs de ces adversaires. L’association des crayonnés de Doug Braithwaite (Paradise X) aux peintures d’Alex Ross offre également à cette bataille un décor aussi crédible qu’imposant.
(Contient les épisodes de Justice #1 à 12)


Je vais commencer par les dessins. Je suis un fan, un amoureux d’Alex Ross ! Il y a artiste et Artiste, et chaque fois que l’on plonge dans une œuvre d’Alex Ross, on sait, parfaitement, que l’on va vivre une expérience incroyable et unique. On n’est pas dans une approche tape-à-l’œil, avec des dessins où les hommes doivent être musclés et les femmes sexy. Non, avec Alex Ross, les héros sont puissants et les héroïnes charismatiques.


C’est clairement ce que l’on retrouve avec les fantastiques peintures d’Alex Ross. Superman transpire la puissance, Batman est inquiétant et Wonder Woman est iconique ! C’est ce que sont nos super-héros, des icônes ! Chaque personnage est magnifique, magnifié.


On s’arrête sur chaque page, sur chaque case, sur chaque personnage, sur chaque détail. C’est un tel régal pour les yeux, que l’on en oublierait presque d’en lire les bulles qui polluent visuellement ces différents tableaux. D’ailleurs, les dessins d’Alex Ross se suffisent à eux même. On comprend parfaitement l’histoire rien qu’en tournant les pages. Les dessins justifient à eux seuls l’achat de cette œuvre.


Mais intéressons-nous à l’histoire. Tout commence dans le chaos ! Nous assistons à l’annihilation complète et totale de notre planète ! Et même la Justice League toute puissante ne peut rien y faire. Il disparaissent de l’existence comme toute la planète ! Heureusement, il ne s’agit là que d’un cauchemar. Un effroyable cauchemar collectif et annonciateur du pire !


Les prémices du pire pour nos héros !


Dans l’ombre, les super-vilains se rassemblent et décident d’œuvrer ensemble, comme une équipe, comme la Justice League. Et nos héros vont vite découvrir à quel point cela est dangereux. Superman est battu, Green Lantern porté disparu, Atom entre la vie et la mort, Aquaman victime d’expériences, Red Tornado démantelé ou encore Wonder Woman qui se retrouve affreusement défigurée ! La Justice League réalise, dans la douleur, qu’unis, leurs pires ennemis sont aussi puissant qu’eux et encore davantage dangereux !


Histoire de bien enfoncer le clou, les super-vilains, sous la houlette de Lex Luthor et Brainiac se mettent à agir publiquement pour le bien de l’humanité. Fin de la famine, eden terrestre en plein cœur du désert… les vilains agissent comme nos super-héros ne l’ont jamais fait, en s’en prenant aux maux qui frappe l’homme lambda, la faim, la pauvreté… Des choses que Superman et consorts préfèrent nous laisser gérer, pour ne pas faire de nous des assistés, et se concentrer sur les menaces les plus dangereuses et destructrices.


Mais s’il est toujours agréable de voir Superman défaire une flotte extraterrestre, ou Wonder Woman repousser les assauts d’Arès, tout cela reste abstrait pour une grande majorité. Et si ces menaces sont incroyables, elles ne sont rien pour la plupart des gens face à la dureté d’un désert, d’un frigo vide ou d’une maladie qui frappe un de nos proches. En agissant ainsi, les super-vilains deviennent les nouvelles vedettes de la plèbes, et la Justice League devient « l’ennemi ».


Blessés, battus, repoussés par la foule, nos super-héros sont complètement perdus. Mais il n’en demeurent pas moins des héros. C’est dans ces moments de doute, lorsqu’ils ont un genou à terre, que Wonder Woman, Batman, Flash et consorts nous montrent la différence qu’ils ont avec nous, ils ont la capacité de se relever, d’encaisser et de ne pas hésiter à tout sacrifier pour le bien commun, pour des gens qu’ils ne connaissent pas, là où nous avons bien souvent, le plus grand mal du monde à venir en aide à notre voisin.


Ils ne faut pas longtemps à Superman et les autres membres de la Justice League pour comprendre que tout cela n’a rien d’altruiste, et que leurs récentes attaques ne sont que les premières mises en marche d’un plan bien plus incroyable !


Voilà la Justice League que j’aime ! Voilà une intrigue qui montre à quel point ces personnages sont iconiques ! C’est le genre d’histoires que j’affectionne, plus que des super-héros, la Justice League sont des héros ! Des êtres puissants mais fragiles, charismatiques mais faillibles, uniques mais ne pensant qu’aux autres. Cette histoire d’Alex Ross et Jim Krueger illustre à merveille l’essence même de la Justice League.


Un petit mot sur les dossiers secrets de Bruce Wayne, mine d’or d’informations sur la pléthore de personnages que l’on peut voir dans cette œuvre, et offrent la possibilité de s’attarder sur le design unique de chacun.


Bref, Justice est une œuvre unique et magnifique. Il est indispensable de l’avoir lu et d’en apprécier les magnifiques dessins.

Romain_Bouvet
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le 16 mars 2020

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Romain Bouvet

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