Du rire pour une amie (critique du volume 1)
Kinjiro est la terreur de son lycée, et est craint de tous, sauf de son amie d'enfance, Kuriko. Alors qu'il va refuser de l'accompagner à un spectacle humoristique au profit d'une de ses énièmes bastons, celle-ci va être agressé (ou violée, il y a une ambiguïté) sur le chemin. Le choc va être tel que Kuriko va se cloitrer dans sa chambre, ne parlant à personne, y compris à Kinjiro qui se sent pour le coup responsable de ne pas l'accompagner. Sa culpabilité est telle qu'après une déprime, il va se mettre en tête de faire retrouver le sourire à Kuriko en la faisant rire. Problème ; il n'a aucun sens de l'humour et va arrêter de se battre afin de tenir sa promesse.
Soyons clairs : ni le titre (dont l'anglais ne veut rien dire !), ni la couverture ne laissent penser à un sujet aussi dur. Je m'attendais à voir un manga de baston, mais non, c'est le contraire ; c'est l'histoire d'un ado qui va vouloir sortir de la torpeur son amie par le rire. Si on sourit parfois par les tentatives loupées de Kinjiro de sortir des blagues dont les chutes sont loupées, on voit que c'est quelque part touchant car c'est pour une noble cause.
En même temps, on pourrait presque dire que les codes nekketsu sont appliqués au manga, car l'apprentissage des blagues (car il va rencontrer un club dans un lycée et même une fille maitresse de l'humour !) passe par un entrainement qui n'a rien à voir à un tournoi d'arts martiaux, avec le personnage qui est littéralement décomposé à la fin des chapitres.
L'auteur, Yuko Osada, a vu la plupart de ses œuvres majeures éditées en France (Run Day Burst, Toto, La légende de Raoh) mais il faut dire qu'à l'instar de celles-ci, Kid I Luck est une série courte ; 3 volumes. C'est une constante chez l'auteur, ainsi que ce trait très dynamique qui rend bien dans le genre nekketsu.
Quant à la traduction, elle est assez réussie, car les blagues sont adaptées, et ça passe plutôt bien... quand ça réussit.
Au final, Kid I Luck est une très bonne surprise, plus grave qu'il n'y parait, et dont j'attends la suite.