L’ennemi du genre humain est le premier chapitre de L’ombre des lumières. La sortie de cet album date du mois de septembre dernier. J’en ai découvert l’existence en lisant une critique à son propos dans la revue dBD. Le nom des auteurs présents sur la couverture a rapidement éveillé ma curiosité. En effet, j’ai beaucoup d’admiration pour le travail du scénariste Alain Ayroles depuis ma rencontre avec De Capes et de crocs et Garulfo. De plus, je garde une affection particulière pour la plume de Richard Guérineau qui avaient mis en image une série qui m’est chère : Le chant des stryges.


La couverture présente au premier plan un jeune homme de dos. À ses vêtements, il semble appartenir à l’aristocratie. Le fait de le représenter à contre-jour lui octroie une dimension mystérieuse. Il semble épier une jeune fille qu’on aperçoit à l’arrière. Cette demoiselle est en train de lire. Elle ne semble pas se rendre compte de la présence (inquiétante ?) de celui qui semble être au centre de l’histoire…


L’histoire débute par la découverte d’Eunice de Clairefont. Elle est décrite à travers les lettres du narrateur qui la présente comme étant agréable à l’œil et ayant de l’esprit. Les mots employés dans cette présentation épistolaire à une destinataire anonyme nous font percevoir la jeune femme comme une proie. Ce sentiment est cohérent avec celui que dégageait la couverture. Il ne restait plus qu’à découvrir si le prédateur allait arriver à ses fins et mettre la main sur l’objet de ses désirs.


L’intrigue se construit dans un premier temps autour de Madame De Clairefont. Comme évoqué précédemment, elle est une belle femme curieuse de sciences et de philosophie. Son mari à l’apparence sympathique occupe une place plus en retrait. Le chemin de l’héroïne croise celui du Baron de la Tournerie dont elle se fera un ami. Ce dernier ne laisse pas indifférent. En effet, il semble cacher quelques secrets derrière sa bonhomie. Mais tout ce petit monde semble n’être que des marionnettes aux mains d’une personne inquiétante et mystérieuse dont on sait peu de chose : le chevalier Saint-Sauveur.


Le scénario s’inscrit dans le siècle des Lumières. Cette période historique est fascinante. Elle possède un potentiel narratif important. La trame nous balade dans les arcanes des salons abritant la noblesse de l’époque. L’atmosphère rappelle celle de Les liaisons dangereuses. Le travail sur les décors est une belle réussite qui accompagne une lecture prenante dans laquelle gloire et déchéance se côtoient.


L’histoire s’avère dense et joliment construite. En effet, ce premier tome ne se contente pas d’introduire une intrigue qui ne prendra réellement son ampleur dans le tome suivant. Il mène le lecteur sur des routes imprévisibles dès les premières pages. Ces chemins narratifs prennent des directions variées qui éveillent sans cesse la curiosité. Après avoir terminé ma lecture, j’étais vraiment intrigué d’en connaitre la suite.

Pour conclure, ce premier tome est une entrée réussie dans une histoire au potentiel intéressant. La thématique, le scénario et les dessins sont des atouts qui ont rendu ma lecture prenante et agréable. J’attends donc avec curiosité la parution du prochain tome pour en apprendre davantage sur le devenir de tout ce petit monde…


Eric17
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le 1 sept. 2024

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