Habitué à narrer l’époque moderne (De Capes et de crocs, Les Indes Fourbes), le scénariste Alain Ayroles propose une nouvelle péripétie historique, cette fois-ci à l’époque des Lumières. À travers les méfaits du chevalier de Saint- Sauveur, anti-héros libertin et ambitieux, il décrit cette période dite éclairée comme étant marquée par l’hypocrisie et l’amoralité. Copiant comme à son habitude le style d’écriture de l’époque racontée, l’auteur utilise une narration épistolaire, faisant clairement référence aux Liaisons Dangereuses. D’ailleurs, le protagoniste est dans la lignée de ce roman, il est manipulateur, jouant avec les sentiments par défi et sadisme, mais aussi ambitieux, voulant s’attirant les faveurs des puissants. Seulement, au contraire du héros des Indes Fourbes, lui aussi escroc mais attachant par ses intentions, il est difficile de prendre parti ou de s’intéresser à ce personnage rebutant. De plus, les récitatifs peuvent perdre au fil de la lecture, rendant conséquent le récit en multipliant les intervenants.
Si L’ombre des Lumière paraît être une redite de la part de son scénariste, ce 1er tome d’un triptyque dépeint avec justesse l’époque évoquée et reste de bonne facture.