En préambule, je tiens à préciser que je suis novice dans le genre manga. Je m'excuse d'avance auprès des spécialistes et amateurs éclairés pour le manque de précision, de vocabulaire ou mes approximations dus à ma méconnaissance du média.
L'homme qui aimait les fesses est un recueil d'une vingtaine d'histoires courtes.
L'auteur d'Astroboy et du Roi Léo
Je fais mon érudite mais en fait.
..livre à son lecteur son manga le plus ouvertement érotique.
L'aspect simpliste peut étonner les amateurs de mangas généralement plus sophistiqués mais il est notable que le genre manga satirique parvient assez peu jusqu'à nos contrées occidentales. Nous sommes ici plus proches du dessin de presse que d'un manga au dessin plus élaboré.
Crées dans les années 70', les planches réunies ici racontent avec dynamisme et humour la vie dans un pays qui oscille entre tradition et modernité.
Le Japon est en pleine mutation à l'époque où Tezuka situe son récit.
Il questionne avec pertinence les rapports sociaux et leur hiérarchie, les rapports humains qui se renouvellent avec l'arrivée des valeurs occidentales.
Plus adulte que les oeuvres pour lesquelles le mangaka est plus connu, l'ouvrage n'en est pas moins intéressant à plus d'un titre. Les rapports entre hommes et femmes, les employés et leurs supérieurs, Tezuka n'hésite pas à présenter des personnages masculine lâches et primaires face à des femmes plus subtiles et fortes qui savent s'imposer. La tradition patriarcale du Japon traditionnel est bousculée. Un peu comme chez Mizoguchi version cinéma.
La lecture de l'ouvrage est facilité par son découpage. Avoir la possibilité de laisser le recueil de côté sans perdre le fil permet aux plus réfractaires de ne pas avoir l'excuse fallacieuse du manque de temps pour plonger dedans. Un peu comme pour un livre de poèsie qui se lit à moments volés.
C'est l'une des meilleures portes d'entrée dans le monde des mangaphiles car les réfractaires aux séries bien trop longues y trouveront ainsi plus facilement leur compte. La plus longue des nouvelles se trouve à la fin et, en racontant une révolution futuriste, lève l'un des tabous les plus ancrés au pays du soleil levant à savoir la nudité des corps de femmes. Le regard d'une lectrice des années 2010 qui s'efforce de garder l'esprit en éveil et ouvert permet de réaliser à quel point les réflexions qui y sont déclenchées parle encore à notre monde "moderne" et sont encore (et toujours) d'actualité.
A bon lecteur...
MERCI à la personne qui me l'a mis entre les mains.