Inspiré par de réels trafic de fausse monnaie durant l'époque nazie dirigés par George Bell, un écossais d'origine allemande, pourtant réputé comme respectable, L'Île noire se démarque de ses prédécesseurs de par son mélange d'enquête et de tentative de coller à l'actualité de l'époque en créant un méchant possédant les mêmes origines que celui dont il est inspiré: le Docteur Müller (même si ce dernier est plutôt anglais d'origine allemande). En effet, derrière des airs faussement distingués de docteur respectable, Müller est un faux-monnayeur dangereux qu'il ne faut pas sous-estimer.

Seulement, malgré une bonne idée de départ, on peut regretter que l'intrigue avance surtout parce que, à part Müller, intelligent et menaçant, les méchants comme le chauffeur Ivan ou le barbu Alonzo sont tous des crétins.

Et ce n'est pas mieux pour les hommes de main non-nommés. En effet, tout commence par Tintin voulant aider deux types dont l'avion est en panne et plutôt que de dire qu'ils n'ont pas besoin d'aide parce qu'ils s'y connaissent bien en moteur d'avion, les deux hommes de main payés par Müller lui tirent dessus. De plus, les péripéties avec un Tintin exagérément malchanceux et des méchants peu futés de manière exagérée ressemblent trop à des facilités scénaristiques pour que l'intrigue avance pour passer.

Sans compter l'arrivée de clichés sur les anglais et les écossais (notamment avec un Tintin portant un kilt).

Heureusement, tout ceci ne dure que durant la première partie de l'histoire tandis que la deuxième développe son fil rouge de manière plus réfléchie avec de vraies déductions et des plans pour empêcher Müller d'arriver à ses fins.

Mais ce qui fait la richesse de l'album est sa partie finale étant un long combat dans une île lugubre isolée avec un gorille nommé Ranko directement inspiré de King Kong (mais en plus petit). L'île en question est magnifiquement dessinée que ce soit dans les proportions et les couleurs renforçant l'ambiance inquiétante.

De plus, certains passages dans cette île sont très drôles notamment une scène avec un gorille plus grand qu'un humain ayant peur d'un tout petit chien blanc comme Milou.

Puisqu'on parle de lui: le petit compagnon de Tintin révèle des démons comme un fort penchant pour l'alcool qui est utilisé de manière comique hilarante et qui fut repris par la suite dans Tintin au Tibet de façon plus sérieuse.

Et Milou n'est pas le seul à être drôle, les Dupondt sont toujours aussi hilarants dans leur bêtise à ne cesser de se prendre des coups ou à soupçonner des innocents de crimes de façon aussi stupides. De plus, ils apparaissent davantage que dans les albums précédents, sans être envahissants pour autant, pour notre plus grand plaisir.

Bref, bien qu'il ne soit pas le meilleur, L'Île noire est plaisant à lire parce que, malgré quelques hics, l'histoire a un fil rouge plutôt bien mené.

La seule chose à regretter est que le lieu donnant son titre à son album n'ait, finalement, pas tant d'importance dans le récit.

Pour ceux que ça intéresse, voici la critique de The Reg sur l'épisode de la série animée "Les aventures de Tintin" de 1991 adaptant cet album https://www.youtube.com/watch?v=4Y6uz17ZH5U

BlackBoomerang
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le 22 juil. 2023

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