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Quand Tintin joue au détective sur fond de falaises écossaises et de faux gorilles en latex

Avec L’Île noire (version de 1966), Hergé emmène Tintin dans une enquête trépidante, où les paysages brumeux de l’Écosse et les mystères gothiques s’entrelacent pour offrir une aventure à la fois captivante et légèrement absurde. Cet album, qui mêle espionnage, faux-semblants et courses-poursuites rocambolesques, montre un Tintin au sommet de sa forme… même si le méchant principal reste un peu un gorille de carnaval.


L’histoire démarre sur les chapeaux de roue lorsque Tintin, témoin d’un accident d’avion, se retrouve la cible de mystérieux agresseurs. S’ensuit une enquête internationale qui le conduit jusqu’à l’Île noire, un endroit aussi inquiétant que son nom l’indique. Entre un château sinistre, des villageois peu coopératifs, et un gorille qui se révèle être un costume, Tintin navigue dans un océan de mystères.


Tintin, fidèle à lui-même, est un héros infatigable. Que ce soit en poursuite, déguisé, ou en train d’interroger des suspects plus que louches, il garde son calme et sa détermination. Sa capacité à se retrouver au bon endroit au bon moment frôle toujours la magie, mais c’est ce qui fait tout son charme. Quant à Milou, il continue de voler la vedette avec ses commentaires canins hilarants et sa bravoure à toute épreuve.


Les antagonistes, bien que corrects, manquent un peu de charisme. Le gang responsable de la falsification de billets de banque, pivot de l’intrigue, n’a pas la présence mémorable de méchants comme Rastapopoulos ou Allan. Et le fameux gorille Ranko, bien qu’intimidant en apparence, perd de son impact dès qu’il est révélé comme un faux.


Visuellement, Hergé est au sommet de son style ligne claire. Les paysages écossais, avec leurs falaises abruptes, leurs lochs mystérieux et leurs cottages pittoresques, créent une ambiance immersive et délicieusement angoissante. Le château de l’Île noire est particulièrement réussi, oscillant entre le romantisme gothique et la forteresse de méchants en série B.


Narrativement, l’intrigue est bien rythmée, avec une succession d’événements qui maintiennent l’attention. Cependant, certaines scènes semblent un peu prévisibles ou se résolvent de manière trop rapide pour vraiment captiver. L’humour, bien que discret, est présent, notamment dans les interactions entre Tintin, Milou, et les villageois locaux.


Le point fort de l’album est son ambiance. Hergé joue habilement avec les codes du mystère et de l’aventure, mêlant le sérieux de l’enquête avec une légèreté qui évite de tomber dans le sombre excessif. L’influence du cinéma d’espionnage et des récits gothiques est palpable, ajoutant une touche d’élégance au récit.


En résumé, L’Île noire est une aventure solide et divertissante, où Hergé démontre une fois de plus son talent pour mêler intrigue, humour, et visuels impeccables. Bien que l’intrigue manque parfois de profondeur ou de personnages marquants, l’ambiance unique de cet album et les rebondissements constants en font une lecture incontournable pour les fans de Tintin. Un voyage en Écosse où les mystères bruissent autant que les cornemuses… et où les gorilles ne sont pas ce qu’ils semblent être.

CinephageAiguise
8

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le 20 déc. 2024

Critique lue 10 fois

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