A l'instar du Kick-Ass de Mark Millar, Brian M. Bendis a publié ce creator owned, Scarlet, dans le label Icon de Marvel (qui permet aux auteurs de ces séries de toucher intégralement les droits en cas de succès). Bendis s'est associé avec Alex Maleev au dessin, un duo déjà responsable de magnifiques épisodes de Daredevil (qui avaient marqué la renaissance artistique et commerciale du héros) et d'épisodes de Moon Knight que j'ai hâte de lire (dans les mois à venir chez Panini).
La vie de Scarlet, une jeune femme de Portland, bascule lorsque son petit ami est assassiné sauvagement par un policier. Elle se rend compte qu'il s'agit d'un coup monté de la part de policiers corrompus et couverts par leur hiérarchie.
Elle se rebelle et tente de soulever le peuple américain contre la corruption des puissants. Plus que son sujet subversif mais traité sans coups d'éclat, c'est le sens de la narration de Bendis qui fait à nouveau merveille après des années de pilotage automatique sur les plus grosses productions de Marvel. Bendis renoue avec son talent pour écrire des dialogues percutants, produire un découpage virtuose qui redonne à la BD toute sa dimension d'art séquentiel. Rajoutez un brisage permanent du quatrième mur (avec Scarlet qui ne cesse de s'adresser au lecteur) et un dessin sublime de Maleev et vous avez la preuve éclatante que Bendis n'est pas fini : il se contente juste du minimum sur les grosses licences de la Maison des Idées. La fin ouverte pourrait très bien déboucher sur une suite. Croisons les doigts !