Malgré un cahier des charges qu'on imagine imposant et limitant la créativité, ce nouvel album propose une histoire dynamique et riche, et parvient (encore) à surprendre le lecteur. Une belle surprise !
L'Iris Blanc est un Astérix de qualité que j'ai pris plaisir à lire. Fabcaro réussit à insuffler un nouveau souffle à la saga, concrétisé par le choix de placer les relations de couple comme l'une des principales thématiques de l'histoire. Faire de Bonemine l'une des personnages clés est bien trouvé et finement amené ! De même Astérix est presque en retrait, assez mesuré, et c'est tant mieux ! Vicévertus est un adversaire redoutable, même si sa carapace de "good guy" et sa maîtrise des événements s'effritent au fur et à mesure de l'histoire.
L'humour est également présent, et certaines cases m'ont fait rire (ce qui n'est pas évidemment en BD !).
La cerise sur le gateau : j'apprécie quand les Romains ne finissent pas (encore une fois) ridiculisés. Un peu comme dans Astérix aux Jeux Olympiques, César et nos héros trouvent un terrain d'entente mutuel et ce compromis donne encore plus d'intérêt à l'histoire.
Parmi les bémols : l'histoire louche un peu trop vers la Zizanie (Détritrus et Vicévertus seraient les deux faces d'une même médaille), et le dessin de Didier Conrad n'est pas toujours très inspiré pour les traits de certains personnages (notamment dans la seconde partie de l'histoire).
En conclusion, un des meilleurs Astérix récents selon moi et talonnant même les "historiques". L'Iris Blanc a bien mieux réussi l'exercice d'actualisation de sujets dans un univers familier et figé, comparé au film de Guillaume Canet sorti l'an dernier, raté et oubliable. Le support BD convient définitivement mieux à Astérix que celui du cinéma !