L'impression donnée par la couverture lors de sa première présentation fut assez mitigée. Si le fond de l'image est bon, le premier plan montrant Valerian & Laureline à l'égyptienne (avec des traits plus carrés que d'habitude) est assez moche.
A la lecture de l'album - qu'il faut faire dans la foulée de Au bord du Grand Rien et de L'Ordre des Pierres - on est un peu déçu, car au lieu de privilégier un final axé sur ce dernier triptyque, et qui accessoirement aurait marqué la fin de la série, Christin a préféré perdre du temps à faire réapparaître les personnages de tous les albums de la série depuis 1967. L'album donne donc la sensation désagréable de ne s'adresser qu'aux fans, mais le but n'est pas atteint car le fan aurait sûrement préféré lire un dernier VALERIAN dont l'histoire soit intégralement valable et non pas reléguée au rang de simple accessoire pour permettre aux personnages marquants des années passées de revenir faire un bis, comme c'est beaucoup trop souvent le cas. D'autant plus qu'un rappel de nombreux anciens avait déjà été fait en 2001 dans le pitoyable Par des temps incertains.
Les vingt premières pages et la fin sont de meilleure qualité. La mise en place du projet de Valérian & Laureline, même s'il est assez répétitif dans sa composition, donne une sensation de grand préparatif avant la fin. Avec la vision de Galaxity telle qu'elle était décrite par Christin & Mézières en 1967, et la conclusion, c'est ce qui donne son âme à l'album. Malgré ces bons points (auxquels il faut ajouter les dessins en couleurs directes de Mézières), le plaisir reste un peu maigre par rapport à la déception de l'ensemble. Et encore une fois, il aurait mieux valu que les auteurs se concentrent à plein sur l'histoire qu'ils avaient commencée à nous raconter dans les deux albums précédents plutôt que faire un album qui ne joue que sur la fibre nostalgique de ceux qui ont lu toute la collection. Bref, si on ne s'attendait pas forcément à un grand album, L'Ouvretemps est une réelle déception.