On ne rigole plus... (Et c'est triste.)

Aïe aïe aïe… Je l’avoue, ce tome-là, c’est un petit peu celui qui commence à me faire douter de la capacité de cette saga a proposer quelque-chose de vraiment palpitant et curieux.

En gros, pour la faire simple, moi ce que j’ai surtout aimé dans cette saga jusqu’à présent, c’est ce mélange entre récit de fantasy classique et cet aspect plus cartoonesque des personnages Bones et autres benêts du village…
Là, avec cette « caverne du vieil homme », Jeff Smith opère clairement un virage d’un côté au détriment de l’autre, laissant ainsi suggérer un abandon progressif de ce jeu d’équilibriste au profit d’une intrigue de fantasy plus classique.

Ainsi des personnages comme Lucius, Wendell et Euclid voient leur dimension guignolesque s’évanouir au profit d’une solennité qui me désole un peu.
Non seulement on sacrifie là un aspect de la saga qui me plaisait bien, mais en plus je trouve ça incohérent comme évolution.

A la place on se retrouve donc avec une intrigue expurgée de beaucoup de choses qui a délibérément fait de choix d’accomplir un schéma classique bête et méchant de fantasy jusqu’au bout.

Personnellement, je ne peux m’empêcher de percevoir ce choix de facilité comme une sorte de trahison à l’égard de la promesse de départ, mais je trouve en plus que c’est un choix de facilité qui ne rend clairement par service à la richesse de l’œuvre.

Tout un symbole : ce tome 6 est quand même celui qui révèle l’identité de l’homme à la capuche ; de même qu’il confronte Thorn au seigneur des criquets, et pourtant ça m’en a touché l’une sans faire bouger l’autre…

Alors après, c’est peut-être aussi moi qui ne suis pas suffisamment client de fantasy…
Il n’empêche que malgré tout, pour moi, le triste résultat est là.