J'aime bien les bandes dessinées à la fois classiques et atypiques. Classique, car le graphisme et le découpage de cette bande dessinée à l'ambiance estivale sont de bonnes factures, et s'inscrivent dans des oeuvres graphiques comme celles de Dupuy et Berberian ou Tirabosco : des lignes claires, des applats de couleurs simples, une esthétique assez indéfinissable, à cheval entre les années 1960 et le monde actuel. Atypique à de petits détails, comme le fait que les cases ne sont séparées entre elles que par un trait noir, ou que toute une page peut être consacrée au personnage dansant seul sur une musique passant à la radio, ou accoudé à un balcon donnant sur la mer, une bière à la main.
Le rythme de la première partie est éminemment reposant : un homme qui rêve de devenir écrivain se voit confier les clés de la résidence secondaire d'un copain. Il passe le temps au milieu des ouvriers et épie les voisins pour tuer le temps, tout en avançant dans un roman de London, Martin Eden. Il croise des groupes de jeunes cons qui vont acheter des litres d'alcool dans la petite supérette dont la mamie râle. Il s'incruste à une soirée d'adolescents.
La dernière partie tient à ce qu'il se passe quelque chose : un tueur en série rôde, le chat se fait égorger, Léo se lie avec sa voisine adolescente, Rose, dont le père est un collectionneur alcoolique et violent. Le commissaire traîne mais ne trouve aucune piste.
Le dénouement, où il est révélé que Rose est une psychopathe irresponsable de ses actes, est assez décevant, mais le voyage était beau et relaxant, comme une véritable semaine de villégiature à oublier quel jour on est.
La dernière rose de l'été est une jolie bande dessinée traversée par un léger souffle marin et l'odeur du sable chauffé au soleil.
Synopsis