Quand le Dark Knight découvre que le métal peut être trop lourd à porter

La Forge, premier tome de l’aventure Batman Metal, est un tourbillon de concepts où Scott Snyder et son armée d’artistes déploient leur imagination sans limite. Résultat ? Une intrigue dense comme un lingot d’uranium, des twists à gogo, et une overdose de "wow effect" qui pourrait donner le vertige même à Batman.


L’histoire, ambitieuse mais un brin chaotique, explore une menace cosmique autour de métaux mystérieux, de réalités parallèles, et d’un Batman plus sombre que jamais (oui, c’est possible). Si le pitch promet du grand spectacle, il tombe parfois dans l’excès, empilant les révélations et les dialogues cryptiques jusqu’à saturer le lecteur. C’est comme si la Batmobile avait appuyé trop fort sur l’accélérateur… sans GPS.


Visuellement, La Forge est un feu d’artifice. Chaque page explose de détails, grâce aux talents combinés de Jim Lee, Greg Capullo, et consorts. Les scènes d’action sont impeccablement chorégraphiées, et les designs, surtout ceux des éléments "metal" et surnaturels, frôlent l’éblouissant. Mais cette richesse visuelle joue parfois contre le récit : on en prend tellement plein les yeux qu’on en perd le fil. C’est beau, mais c’est dense, très dense.


Les personnages, eux, sont bien campés, avec un Batman fidèle à lui-même : paranoïaque, solitaire et toujours prêt à foncer dans l’inconnu. Mais les enjeux colossaux éclipsent un peu les relations humaines et les moments de vulnérabilité qui font souvent le sel des récits de l’homme chauve-souris. Ici, tout est énorme, tout est grave, mais le lecteur a peu d’occasions de respirer ou de s’attacher.


Enfin, le scénario, bien que prometteur, donne parfois l’impression d’être une suite de teasers pour des événements encore plus fous à venir. La Forge met en place un univers riche, mais oublie d’apporter une satisfaction immédiate : on est plus frustré qu’émerveillé en refermant le tome.


En résumé, La Forge - Batman Metal : tome 1 est un blockbuster qui brille par son ambition et ses visuels spectaculaires, mais qui trébuche sous le poids de sa propre complexité. Un concert de heavy metal épique, mais peut-être un peu trop bruyant pour vraiment savourer chaque note.

CinephageAiguise
6

Créée

le 17 janv. 2025

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