Après l'abominable catastrophe nommée La Rose et le Glaive, il était difficile de croire qu'Uderzo pouvait encore avoir du talent.
Et pourtant, quelques années plus tard, il prouva qu'il lui en restait avec La Galère d'Obélix.
Commençons par l'histoire.
Ne supportant plus que Panoramix lui interdise encore et toujours de boire de la Potion Magique sous prétexte qu'il est tombé dans la marmite de cette dernière quand il était petit, Obélix vide une marmite entière de Potion et se transforme en statue de granit. Panoramix parvient à lui redonner vie grâce à un nouveau breuvage sur lequel il a longtemps travaillé mais au prix d'un grave effet secondaire: Obélix redevient un enfant.
Il faut d'urgence lui rendre son apparence d'antan avant que celui-ci ne sombre dans le désespoir.
Après Astérix et le chaudron où l'on voyait le guerrier aux moustaches jaunes devenir incertain et vulnérable, c'est au tour d'Obélix de se retrouver dans une triste et dangereuse fragilité au point que les romains n'ont plus peur d'eux et qu'Astérix doit lui venir en aide.
Ce qui est inattendu de la part du gr...heu...enveloppé gaulois bagarreur et joyeux terrifiant les légions et ayant souvent aidé Astérix avec ses muscles dans des situations délicates.
De plus, tout comme dans Astérix et le chaudron où, malgré quelques passages humoristiques, La Galère d'Obélix est empli de tristesse et de mélancolie. Seule la complicité du duo Astérix-Obélix permets de surmonter tant bien que mal cette horrible épreuve et leur amitié n'en devient que plus authentique qu'elle ne le devenait dans Astérix et le chaudron.
Malheureusement, si l'intrigue de départ est plutôt bien pensée et assez inédite, l'album est parasité par un énorme défaut: une intrigue secondaire dispensable avec des esclaves en fuite à bord de la galère privée de César ne menant nulle part et faisant tâche dans une histoire globale se suffisant à elle-même.
De plus, le chef des esclaves en fuite est une caricature BIEN TROP évidente de Kirk Douglas vu le prénom du chef en question à savoir Spartakis.
Bonjour l'originalité aux abonnés absents
Résultat, on se retrouve avec un voyage inutile dans une terre de légende, à savoir l'Atlantide, afin de régler la situation de personnages n'ayant servi absolument à rien de tout l'album et, surtout, n'étant pas mémorables du tout.
Dommage car La Galère d'Obélix aurait pu tout avoir pour être aussi excellent que Astérix et le chaudron si Uderzo avait su faire un tris dans ses idées pour garder uniquement les meilleures.
Bref, une histoire bien pensée mais au potentiel gâché.