Difficile de se lancer dans ce cinquième tome après le fiasco du quatrième. Certes, il portait en son sommaire les premiers épisodes du titre Justice League of America, qui s’avéra au final un véritable four, mais quand même. Il faut laisser le temps au temps de faire son œuvre, avant d’y retourner. D’autant que ce cinquième tome nous propose Trinity War, dont je n’ai pas spécialement de formidables souvenirs de ma lecture en kiosque…
Lorsque la mystérieuse Pandora recouvre sa boîte ancestrale renfermant les sept péchés capitaux, son premier geste est de la faire ouvrir par Superman. Mais cet acte fatidique va entraîner une lutte sans merci entre les trois Ligues de Justice, d’Amérique et des Ténèbres pour récupérer ce précieux artefact.
(Contient les épisodes Justice League #18 à 23, Justice League of America #6 et 7, Justice League Dark #22 et 23, Trinity of Sin : Pandora #1 et Trinity of Sin : Phantom Stranger #1)
Trinity War c’est un peu l’arlésienne des New52, DC Comics nous l’a teasé pendant longtemps, autant dire que lorsqu’elle arrive, les fans attendaient quelque chose d’énorme. Ce à quoi nous n’avons pas eu le droit en quasiment vingt chapitres pour le titre phare et porteur.
Après les récents événements ayant frappés la Justice League, ses membres comprennent, enfin, qu’ils doivent s’ouvrir à de nouveaux membres. S’ils sont nombreux à être conviés, Black Canary, Blue Devil, Nightwing, Vixen ou encore Zatanna, entre autres, seulement trois accèdent au grand sésame. Atom (version femme), Element Woman et Firestorm sont choisis par la Justice League. Mais soudain, Platine s’emballe et attaque tout le monde, les ordinateurs de la base sont piratés tandis qu’Alfred et Jason Todd sont attaqué dans la batcave par un mystérieux individu connaissant parfaitement les lieux. La Justice League est en alerte maximale.
C’est à ce moment là que Pandora, la mystérieuse femme à la capuche rouge, que l’on voyait partout dans les différents numéros #1 des New52, décide enfin de se dévoiler. Responsable de la libération des Sept Péchés Capitaux sur Terre, elle a été à l’aube des temps, en compagnie de Judas et d’un autre homme, soumis à une punition éternelle. Elle erre depuis les temps anciens sur Terre, obligée de regarder les méfaits dont elle est responsable. Mais de nos jours, elle réussit, enfin, à remettre la main sur la fameuse boîte. Bien décidée à réparer sa faute, elle tente de donner la boîte à Superman, malheureusement, l’interaction de l’objet et du héros ne va pas bien se dérouler du tout.
C’est en quelque sorte le point de départ du chaos ambiant qui va affecter les trois Ligues. Au Kahndak pour disperser les cendres de Black Adam, Shazam va être le responsable de l’arrivée de la Justice League, venue lui demander de sortir des frontières du pays, et de la Justice League of America, bien décidée à en découdre avec l’équipe de Superman, Batman et consort. Malheureusement, un drame va se produire autour de Superman. Les groupes volent alors en éclat. Superman est arrêté, Batman tient à disculper son ami avec la science, tandis que Wonder Woman veut sauver son homme en mettant la main sur la boîte de Pandore, qu’elle juge responsable du mal-être du héros.
Avec l’arrivée de la magie dans l’équation, il est assez simple pour Wonder Woman de faire appel à la Ligue de Constantine. La tension ne cessant de monter crescendo, on est prêt, lorsque tout ce petit monde se retrouve pour la bataille dantesque tant attendue ! Et… je l’attends encore, alors qu’on nous monte en pression façon cocotte minute, tout le château de cartes s’écroule en palabres et autres bla bla.
Dès lors, on comprend, avec les différentes révélations qui nous sont faîtes, que cette Trinity War n’est qu’une simple petite esbroufe entre héros et qu’elle ne sert au final qu’à lancer Forever Evil…
Et ce n’est pas les quelques rebondissements et la révélation finale qui change vraiment la vision que l’on peut avoir de cette fausse guerre des Ligues. Certes, la surprise est de taille et promet de belles et bonnes choses, mais il n’empêche que DC Comics nous a quand même bien embobiné pour nous vendre sa soupe.
Graphiquement, il y en a pour tous les goûts avec plus de dix artistes crédités. Si nous avons le droit à du bon, du très bon avec Ivan Reis ou Mikel Janin, le reste n’est pas forcément à la hauteur, et surtout les styles dénotent trop les uns des autres.
Bref, pas une mauvaise histoire, mais encore une fois on se retrouve avec une énorme saga mainstream et tape-à-l’œil, où, au final, il ne se passe, concrètement, pas grand-chose. Trinity War nous a été survendu de façon un brin mensongère et alors que la pression ne cesse de croitre on se retrouve le bec dans l’eau, assez déçu.