La Jeune Fille aux camélias par mavhoc
Représentant de l'Ero-Guro (érotique et gore), Suehiro Maruo nous offre, avec sa Jeune Fille aux Camélias (sorti en 1984) un manga qui n'entend pas avoir le moindre lien avec l’œuvre d'Alexandre Dumas mais se retrouver dans la droite filiation du célèbre et grandiose Freaks.
Dire que j'ai aimé Freaks serait un euphémisme tant je le place personnellement dans le top 10 des œuvres les plus dérangeante et les plus grandiose, tout support confondu. Pour autant, je ne m'attendais pas à tomber nécessairement sous le charme de La Jeune Fille aux Camélias. Cette histoire, qui raconte la vie de Midori, jeune fille de 12 ans, qui travaille dans un cirque ambulant dans les années 1920, a, en effet, un aspect malsain et sale qui ferait passer Human Centipede pour un remake de Bamby. Le sexe n'est pas si présent que l'affreuse asexualisation de la nudité qu'on retrouve dans plus d'un manga sur la thématique de l'esclavage. Le côté malsain est là, les monstres de foire sont bien représentés et on sent tout le tourment de la jeune Midori. Ces cauchemars sont tels qu'on ne cesse de naviguer entre la réalité et l'illusion, ne sachant jamais vraiment quand commence le souvenir et quand s'arrête le rêve. Cela donne un aspect très dérangeant (dans le bon sens) à la lecture, qui choquera le lecteur.
Midori voit cependant sa chance tourner lorsque le nain Masamitsu, un fabuleux magicien s'engage dans la troupe et décide de protéger la jeune fille.
Pour autant, et malgré les Malheurs de Midori, on a bien du mal à s'attacher à cette petite fille, comme à l’œuvre en général d'ailleurs. Au-delà de l'aspect dérangeant, du côté choquant et de la thématique Freaks, très bien représenté, le fond manque de relief et on ne s'y intéresse pas trop.
L'histoire compté, bien trop rapide et sans bouleversement aurait demandé à être au moins deux fois plus longue je pense. Il y a cependant une envie de drame, une envie de bouleverser le lecteur et de lui faire renoncer à l'espoir. Pour autant, le succès n'est qu'à moitié au rendez-vous, la rapidité de l'ouvrage, et le manque de développement n'aidant pas, à mon sens, à donner de l'intérêt, autre, que la beauté de l'art.