Peu de Guillem March, pas d'histoire mais une chouette Sélina

Et bien voilà, enfin le tome 2 de Catwoman intitulé « La Maison de Poupées ». Après un premier tome que j’ai trouvé assez moyen, j’attendais de voir si Judd Winick allait enfin lancer l’histoire. Il faut bien avouer que le premier tome de Catwoman était très rythmé, très centré sur l’action, mais sur le fond de l’histoire, c’était assez vide, du moins rien de bien transcendant. Mais à côté de ça le titre était sombre, violent, avec une Catwoman super bien travaillée psychologiquement et des dessins de Guillem March, bien que très (trop) souvent, sexo-sensuel, absolument magnifiques alors, que donne ce deuxième tome, et de quoi ça parle ?

Selina Kyle se découvre un nouveau partenaire de crime… et de charme. Elle aura besoin de toute l’aide possible pour affronter un nouvel et étrange criminel, grand amateur et saigneur de prostituées de la cité de Gotham. (contient Catwoman #7-12, 0)

Bon déjà, et ce n’est que mon point de vue, les dessins de Guillem March et Adriana Melo peuvent sembler très proches en apparences et pourtant cela est loin d ‘être le cas. En effet en y regardant de plus près, on se rend compte que les dessins d’Adriana Melo sont assez pauvres sur tout ce qui concerne les arrière-plans, les fonds de ses cases. C’est vide. A côté de ça, ses personnages ne sont pas mal, quoique assez moche sur un angle de trois-quarts face. Les visages des prostitués par moment également sont assez spéciaux, à un moment je ne savais pas s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon, et si sa collègue avait plus de 12 ans ! De même certaines cases m’ont posé un problème de compréhension. Et ces différences graphiques se remarquent énormément lorsqu’on passe d’un chapitre dessiné par Adriana Melo à un chapitre dessiné par Guillem March. D’ailleurs il y a un peu tromperie sur la marchandise car en couverture il n’y a que son nom au crédit des dessins, hors il ne dessine que 2 chapitres sur 7. Mais ces deux chapitres sont juste superbes, en plus, il y a moins de poses lascives de la belle Sélina. C’est fluide, d’une belle finesse et rythmé, collant parfaitement à l’impression de vitesse qui se dégage de ce tome. Sélina est toujours aussi belle, aussi sensuelle dans sa tenue de cuir qui lui va à ravie.

Niveau scénario, c’est toujours aussi à fond dans l’action, toujours à fond dans un rythme effréné. On ne nous laisse pas une seconde de répit. On dévore les pages les unes après les autres sans s’en rendre compte. De plus, Judd Winick continu sont excellent travail sur Sélina, il nous l’a dépeint comme une jeune femme audacieuse et qui semble sûre d’elle mais qui reste fragile et à fleur de peau. On s’attache vraiment fort à ce personnage. Elle est tellement touchante. Elle semble fragile, on a envie de la protéger. D’ailleurs elle a besoin qu’on l’a protège et elle le sait, d’où la présence de Gwen. On se rend compte à la fin du tome que l’amie d’enfance n’est pas là uniquement pour assurer ses arrières au niveau boulot.
Après, l’histoire est intéressante mais elle passe, encore une fois, comme dans le tome 1, en second plan. Un étrange personnage sévit dans le milieu des pauvres et des prostitués. Il les kidnappe, les soigne, s’occupe d’eux, puis, vend leurs organes et garde leurs enveloppes charnelles pour en faire des poupées. Ca vous rappelle quelqu’un ? Je ne vous dirais rien à part de vous rappeler de Batman Saga 2^^ Ennemi sympathique, aux méthodes originales, cela aurait pu faire un bon ennemi. Mais comme déjà dit, l’histoire passe au second plan, et puis ses explications arrivent trop tard. C’est dans le dernier chapitre que l’on découvre qui est l’ennemi, ce qu’il fait, pourquoi il le fait et la résolution arrive aussitôt.

La coupure « Nuit des Hiboux » n’arrange rien, ça casse le rythme de l’histoire principale. Surtout que pour le coup cette histoire et cet Ergot ne sont absolument pas intéressant. Le pauvre Ergot est plus pitoyable que charismatique comme peuvent l’être ceux que l’on a pu voir jusqu’à maintenant dans les autres séries du Bat univers. Le pauvre ne ce bat que pour son honneur et devient tout chose en voyant son ancienne arme. Toute l’histoire donne vraiment l’impression que Judd Winick n’était pas très chaud pour cette « Nuit des Hiboux » dans sa série.

Autre petit soucis, le personnage de Volt. Il prend de l’épaisseur tout au long de ce tome, mais sans que l’on sache quoique ce soit sur lui. Ni d’où il vient, ni son nom, ni le pourquoi de ses pouvoirs, rien. Ca rajoute un côté mystérieux à l’histoire, c’est sympa, mais quand on voit la fin du tome on se dit « Tout ça pour ça ? » Assez déçu, surtout que l’histoire principale est souvent zappée au profit de la relation entre Volt et Catwoman.

Alors oui, l’histoire est mise un peu de côté mais on a un vrai rythme, de l’action à gogo et un travail sur Sélina absolument passionnant, Judd Winick en fait un personnage tellement passionnant et attachant. Plus que mise de côté je dirais en fait qu’elle ne démarre vraiment que beaucoup trop tard pour finir aussi vite. Mais bon, il faut que tout cela se mette en place, et on sent que des personnages vont prendre du poids auprès de la belle, comme son amie Gwen qui semble prête à tout pour Sélina, ou encore l’inspecteur Carlos Alvarez en plein dilemme sur la belle. L’absence de Guillem March se fait de plus en plus sentir.

Un petit mot sur l’épisode 0, écrit lui par Ann Nocenti. Très bon épisode sur les origines de Sélina. Origines qui s’annoncent clairement intrigantes, cette histoire d’association « Seconde chance », de frère et de faux nom annonce le meilleur pour la suite. Chapitre qui prouve que l’on peut mettre un poil moins d’action, bosser sur l’histoire et sur le personnage en même temps.

Bref, un tome assez bon malgré tout. Les pages défilent, l’action ne s’arrête jamais, Sélina est un personnage hyper bien travaillé, une vraie belle recréation post new52. Mais c’est vrai que j’aimerai pour le tome 3 une bonne histoire sur 6 chapitres avec rebondissements et surprises tout au long. Même si j’adore ce que Judd Winick fait de ce personnage j’aimerais un véritable arc où l’histoire est aussi travaillée que les personnages. Enfin, véritable déception de voir si peu Guillem March, et de n’avoir le droit qu’à une pâle copie bien loin de rivaliser.
Romain_Bouvet
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 14 déc. 2013

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Romain Bouvet

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