Cinquante nuances de bleu
Sans vouloir faire mon Schtroumpf grognon, moi, j'aime pas le bleu. C'est la couleur préférée de la majorité des habitants de la planète – bleue, au moins de la frange occidentale. Moi, bof, je préfère les couleurs chaudes. Ou le vert, c'est bien le vert.
Cette BD nous raconte une rencontre électrique, entre Clémentine et Emma. A peine ouverte on anticipe le coup de blues, l'histoire débute sur la fin, Clémentine a rejoint la nuit éternelle. Clémentine adolescente, avec pour seul horizon un écran de fumée bien dépeint par les teintes de la BD qui nous conte, en flash-back, sa découverte de l'homosexualité dans la France des années 90 et son amour pour Emma, la fille aux cheveux bleus, seule lumière dans les teintes de ce récit. Et oui, dans cette BD, le bleu devient la couleur qui éclaire, qui laisse penser à un avenir meilleur, céleste.
Un récit très intime, qui préfère nous emporter dans le denim des draps plutôt que de relater ce que l'on a pu voir dans tous les canards. Le contexte est là mais aucune marie-pervenche ne viendra contrarier leur histoire. Ce qui contrariera leur ciel azur c'est autre chose. La vie elle-même.
Sans doute un peu trop dramatique et pas assez givré, c'est un récit très juste sur la découverte de soi et la façon dont on se situe par rapport aux autres, à l'adolescence où l'important est de faire le paon pour garder sa carapace d'acier. Une belle histoire d'amour ancrée dans notre époque, remplie de tous ses clichés qui ne dérangent pas trop. Parce que c'est beau, parce que c'est court.
Sur ce, je range mes pastels et mon ardoise, il est presque minuit.