Quand un Schtroumpf veut aller sur Mars mais finit par décrocher la lune

Avec Le Cosmoschtroumpf (1970), Peyo, Yvan Delporte, et Gos embarquent les Schtroumpfs dans une aventure interstellaire aussi loufoque que touchante, où les rêves d’un petit être bleu prennent une dimension cosmique. Cet album est une ode à l’imagination, à la persévérance, et à la manière dont on peut schtroumpfer la gravité… même sans fusée.


L’histoire s’ouvre sur un Schtroumpf rêveur et déterminé qui décide de réaliser son ambition ultime : explorer les étoiles. Bien sûr, dans un village où la norme se limite à cultiver des salsepareilles et à éviter les bêtises du Schtroumpf maladroit, cette idée passe pour une douce folie. Mais loin de se laisser démonter, le Cosmoschtroumpf mobilise ses talents (et les ressources du Grand Schtroumpf) pour schtroumpfer une fusée artisanale. Ce qui suit est une aventure pleine de rebondissements, où la quête spatiale devient aussi une exploration des rêves et de l’entraide.


Le Cosmoschtroumpf est un héros atypique, mêlant ambition démesurée et un charme naïf qui le rend immédiatement attachant. Sa détermination à atteindre les étoiles, malgré les obstacles et les moqueries, incarne une belle leçon de persévérance. Les autres Schtroumpfs, fidèles à eux-mêmes, oscillent entre scepticisme moqueur et entraide maladroite, ajoutant une couche d’humour et de légèreté à l’histoire.


Visuellement, Peyo et son équipe sont au sommet de leur art. Les décors, des paysages bucoliques du village schtroumpf au ciel étoilé, sont riches en détails et regorgent de charme. Les expressions des Schtroumpfs, qu’il s’agisse de l’excitation du Cosmoschtroumpf ou des réactions incrédules de ses camarades, renforcent l’humour et l’émotion du récit. Et que dire de la fusée, un chef-d'œuvre de bricoleur intergalactique, qui aurait presque sa place dans un musée du design absurde !


Narrativement, Le Cosmoschtroumpf brille par son équilibre entre comédie et réflexion. Derrière les gags et les péripéties, l’histoire aborde des thèmes universels : le pouvoir des rêves, l’importance de croire en soi, et la manière dont une communauté peut transformer une folie individuelle en succès collectif. C’est simple, mais jamais simpliste, et le ton reste accessible sans être infantilisant.


La conclusion, surprenante et malicieusement schtroumpfée, est une belle cerise sur le gâteau. Sans spoilers, disons juste qu’elle rappelle que parfois, les plus grands voyages sont ceux que l’on fait en soi-même – ou avec un petit coup de pouce du destin.


Si l’on devait chercher un bémol, ce serait peut-être le format court, qui limite le développement de certains moments clés. Mais cette concision fait aussi partie du charme de la série, laissant au lecteur juste ce qu’il faut pour rêver tout en schtroumpfant un sourire.


En résumé, Le Cosmoschtroumpf est un petit bijou de la bande dessinée franco-belge, mêlant humour, aventure, et poésie dans une recette parfaitement schtroumpfée. Peyo et son équipe rappellent ici que même les plus petits peuvent viser grand, et que parfois, le vrai trésor est l’imaginaire collectif qui schtroumpfe tout ça possible. Une lecture idéale pour petits et grands rêveurs, avec ou sans combinaison spatiale. Prêt pour le décollage ? Trois, deux, un… Schtroumpf !

CinephageAiguise
9

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Créée

il y a 3 heures

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