Petite chute en cours de route

3ème tome de Sin City est déception en perspective.
On a le droit à un grand carnage et c'est bien ça qui fait regretter à l'acheteur ce tome là. En effet, on perd toute la complexité des situations des deux premiers tomes. On est aussi très surpris car si on retrouve des éléments des précédents tomes c'est de manière claire et direct et non pas dans le détail.
Ce troisième tome se situe après les 2 premiers. Marv' et Goldie sont morts, comme le Cardinal Roark. Dwight a changé de visage et a tué Ava. Sa nouvelle petite-amie fréquentait un homme du nom de Jack, un type paumé, alcoolique et un poil violent. Dwight décide de s'en occuper. Malheureusement, celui-ci se jette lui-même dans la gueule du loup en allant dans La Vieille Ville, repaire des prostitués qui ont leurs propres règles : un non c'est un non. Pour un type comme Jacky-Boy c'est pas assez claire et celui-ci finit exécuté par la belle Miho, tueuse asiatique sans limite qui obeit aux ordre de Gail, une des chefs des prostitués.
Problème : Jacky Boy était un policier. Involontairement les prostitués ont rompu la trêve avec la police et Dwight est bien décidé à empêcher que ça parte trop loin.

Le problème de ce tome est que son synopsis est également son scénario. A la différence des précédents, il n'y a pas de subtilités, de détails, de révélations. Non, on a un Dwight qui tente d'aider les filles mais qui va surtout mettre en avant la personnalité très intéressante de Gail et surtout la petite Miho, plante particulièrement mortelle.
L'histoire se centre sur ses prostitués que Miller aime tant décrire, ses femmes belles mais dangereuses, déesses pour les mortels que sont "les hommes" comme Dwight ou Marv', mais déesses dangereuses et sans limite qui ont, quand même besoin d'un bonhomme pour assurer au final. Un brin misogyne, Sin City ne touche que rarement par son fond mais là, on souligne certains défauts criants de l’œuvre.

La narration et le scénario restent efficace. On est submergé par le flot d'adrénaline et on a bien du mal à lâcher le tome tant il se dévore. Il reste cependant bien vide par rapport aux précédents et le jeu de puzzle temporel fonctionne moins bien. Revoir si vite Dwight touche également moins.
Graphiquement, c'est très beau, vraiment beau. Mais Miller va jouer sur la beauté féminine qui utilise des codes et des techniques assez peu novateurs, on est donc loin des cadrages ou des jeux très sophistiqués du premier tome.

Globalement, ce troisième tome est très agréable, réellement, mais il manque de profondeur, dans le scénario, dans la construction temporelle, dans le dessin, pas dans les personnages cela dit. Résultat : quand on lit dans l'ordre, on ne peut que être déçu de la comparaison.