Le Grand Méchant Renard de Benjamin Renner, c’est un peu comme un conte pour enfants écrit par un comique en pleine crise existentielle. C’est drôle, tendre, et tellement absurde que même les carottes finissent par te faire marrer. Une pépite qui prouve que le renard n’est pas seulement roublard, mais aussi désespérément attachant.
L’histoire suit un renard qui, disons-le franchement, n’est pas taillé pour être le grand méchant qu’il rêvait de devenir. Quand il essaie de croquer une poule, il finit par se faire botter les fesses par tout le poulailler. Résultat ? Plutôt que d’être le prédateur redouté, il devient… maman adoptive pour des poussins qui le prennent pour leur papa. Oui, la vie est pleine de surprises.
Benjamin Renner joue avec les clichés des fables pour les tordre dans tous les sens. Ici, les animaux sont loin d’être des stéréotypes : le cochon est un râleur pragmatique, le lapin est un cauchemar ambulant d’énergie incontrôlée, et le renard… bon, disons qu’il est plus attendrissant que terrifiant. Les dialogues, à mi-chemin entre comédie de situation et absurdité totale, sont un régal, et les situations dégénèrent toujours dans un chaos hilarant.
Graphiquement, le style de Renner est à tomber. Avec ses dessins simples et expressifs, il capture à merveille l’énergie des personnages. Les expressions du renard, oscillant entre désespoir existentiel et résignation face à l’absurde, valent à elles seules le détour. Et les scènes d’action, souvent déjantées, explosent de vitalité sans jamais perdre leur lisibilité.
Mais ce qui fait le charme de Le Grand Méchant Renard, c’est son cœur. Derrière l’humour débridé se cache une fable sur l’identité, la famille, et la difficulté d’être à la hauteur des attentes des autres (et des nôtres). C’est léger sans être creux, et ça te laisse avec un sourire aussi grand que celui du renard quand il réalise qu’il est peut-être nul en prédation, mais excellent en câlins.
En résumé : Le Grand Méchant Renard est une comédie délicieusement absurde, portée par des personnages attachants et un humour qui fait mouche à chaque page. Benjamin Renner transforme une ferme en terrain de jeu hilarant et te rappelle que même un renard maladroit peut avoir un grand cœur. Une lecture qui fait du bien, que tu sois petit ou grand, renard ou poule.