Astérix chez les Pictes avait suscité un vif espoir chez les lecteurs orphelins de René Goscinny. L’album ne brillait pas par son originalité, un énième voyage du duo d’irréductibles Gaulois, mais il se laissait lire. Nous attendions la suite.
Le Papyrus de César est plus ambitieux. Jean-Yves Ferri propose une véritable création, il aborde un sujet neuf, la communication, les médias et la mémoire historique. Jules César livre sa vérité sur La Guerre des Gaules, une vision triomphale. Nos Gaulois outragés entendent bien livrer à la postérité leur propre version.
Le dessin de Conrad s’est glissé dans celui d’Albert Uderzo. C’est particulièrement visible dans les décors ambitieux ou sur le tracé, tout en finesse, d’Idéfix. Tout au plus, éprouve-t-il quelques difficultés avec les Gauloises, Bonnemine et Madame Agecanonix.
Le scénario est excellent, même si le lancement de l’aventure est long et la résolution donc trop rapide. Il est néanmoins probable que cet album très « technophile » ; il joue sur les technologies de communication actuelles ; vieillira vite. L’aspect fantastique de la forêt des Carnutes peut aussi surprendre. Deux bonnes trouvailles : nos traditionnels pirates piratent les communications, mais ne coulent pas et Assurancetourix peut enfin jouer, dans le cadre d’une mystérieuse Procédure d’urgence. Enfin, les dernières cases sont bienvenues.
NB Quatre millions d’albums produits en vingt langues ! Fascinante puissance que celle de cette bande dessinée.