La mer fait du bien à la ligue
Enfin on relève le niveau ! Après deux tomes plus que moyen, ce troisième sonne comme une reconquête, on retrouve enfin de la qualité, on a la décence de proposer une véritable aventure de la Justice League. Pour autant, n'allez pas croire que ce tome est parfait, loin s'en faut, mais après ce qu'on a subit pendant un an, on devient étrangement moins exigeant.
Cette envie de passer un cap, de faire comme si on commençait réellement maintenant est tel que plus d'une fois, on peut se demander si il choisit de la suite directe des aventures précédentes. En effet, on nous parle d'amis, d'une équipe soudée ... Or, personnellement c'est pas tellement ce que j'avais lu jusque là. Leur dite amitié sonne donc bien fausse et on comprend que c'est une excuse de Geoff Johns. Il a besoin, pour son scénario, d'avoir une équipe d'amis. Tant pis si la mise en place de cette dite amitié est mise de côté. Ne nous énervons pas, c'est au lecteur de faire cet effort.
L'histoire est décomposée entre le combat, limite intimiste, contre Cheetah, et l'affrontement blockbuster pour le trône d'Atlantide, un bon cross-over qui nous permet d'avoir 3 épisodes d'Aquaman. On appréciera donc cette bi-valence, cette présence de deux séries et ces différents tons. En effet, si certains, comme moi, en ont un peu marre de toujours voir des destructions incroyables et des milliers de morts, en veux-tu en voilà (et sur Gotham, encore une fois), le combat contre Cheetah semble plus sain et moins exagéré. De plus, durant le fil de l'histoire, on a encore des sous-entendus à d'autres projets futurs : Red Tornado, Metalmen et bien sur la fameuse Justice League of America (qu'on retrouvera dès le tome 4).
Le développement des personnage est également au centre du récit. Wonderwoman a enfin un peu d'intérêt, par rapport à ce qu'elle était précédemment. Malheureusement, Superman apparaît, pour sa part, comme bien simple d'esprit. Green Lantern, pour sa part, a démissionné de la ligue et Flash est absent contre les atlantes. Donc autant dire qu'on perd une grosse partie de la ligue. Et dans un sens, c'est tant mieux. Cyborg reste le socle, le ciment de la ligue et est toujours un personnage aussi plaisant. Aquaman est le grand gagnant de cette saga puisqu'il est bien entendu au centre. Il faut dire que les rapports avec son frère sont pour le moins complexes, et donc, intéressants. Batman est parfois un peu mis sur la touche et parfois, il fait stalker.
De plus, si Superman et Wonderwoman, chacun de leurs côtés, sont un peu sans intérêt, réunis, ils offrent le début d'un couple sympa. On commence à y croire (ne serait ce que pour la série qui a suivi). Donc, ces amourettes ne m'ont pas du tout énervé, au contraire, j'ai beaucoup aimé.
Passons maintenant au combat contre Cheetah. Ce récit introduit le personnage, ce qui est une utilisation intéressante de la série Justice League permettant de mettre en avant les adversaires de Wonderwoman, ce qu'on ne fait pas assez. Malgré, un côté précurseur à Doomed, l'histoire est relativement intéressante, plus grâce au personnage de Wonderwoman, qui regagne vraiment de l'intérêt, que pour autre chose. Personnellement j'ai beaucoup accroché au dessin de Tony Daniel, surtout grâce à la couleur de Tomeu Morey, qui sublime tout ça.
Je vous rassure, la suite garde un bon niveau pour le visuel. Ivan Reis est bien sur au commande, mais il ne faut pas oublier Pete Woods ou encore Paul Pelletier. Donc tout le récit est beau, on est dedans, les teintes sont sympas et diversifiés malgré qu'on reste toujours très lié au milieu aquatique (logique). C'est ça la beauté visuel de ce récit, c'est qu'on ne se lasse jamais malgré la répétition des ambiances, c'est dire !
Au niveau de l'histoire, l'Atlantide ayant été attaquée par erreurs par des missiles, Ocean Master envoie son armée à la surface pour punir les habitants de la surface. Ce qui amène des doutes, des hésitations mais aussi de profonds conflits dans la famille royale. Orm n'apparaît pas comme un mauvais roi, loin de là. Mais c'est son incompréhension du monde de la surface qui le perd. Quant à Aquaman, son frère, on sent que c'est son incapacité à faire un choix tranché qui l'embête. Résultat : une saga épique, certes, mais avec une véritable confrontation fratricide dedans ! C'est vraiment beau.
Car oui, cette attaque n'est pas une bête attaque, mais une suite de rebondissement, d'affrontements multiples et de surprises. On est clairement face à un beau récit. Alors certes, le manque de charisme de Superman et Wonderwoman, l'aspect limite bête d'Aquaman par moment (alors que tout pourrait se régler facilement), la fin même, tout ça n'est pas parfait. Mais ça fait quand même bigrement plaisir de retomber enfin sur un bon récit de la Justice League !
Notons également que tout est très bien expliqué sans jamais être lourd. Le récit ne ralentit pas et offre malgré tout une parfaite compréhension au lecteur qui, sans avoir à être familier d'Aquaman, peut parfaitement saisir le récit. C'est quand même plutôt cool.
Au final, nous avons là la première vraie bonne histoire de la Justice League. Certes, quelques défauts, surtout dans les personnages plus que dans leurs interactions ou dans l'action même, mais ça reste très plaisant et on ne boude pas son plaisir. La fin tease aussi des évènements majeurs, avec la formation de 2 autres équipes et la fameuse Guerre des Ligues (Trinity War).
Vivement cela !