Albinos maudit, lecteur conquit.
Après-midi farfouille sur internet, je tombe sur cette BD à la couverture très aguichante. Ma curiosité m'ayant de nouveau joué un tour, je me lance dans une quête de renseignement et découvre qu'il s'agit d'une adaptation d'une oeuvre à succès, Elric de Ménilboné.Avec mon relatif jeune âge et mon désintéressement générale jusqu'à présent pour tout ce qui est lecture sans images, je ne suis guère surpris de ne pas connaître le roman de Michael Moorcock (honte à moi). D'après ce que j'ai pu comprendre, cette BD n'est qu'une introduction aux suites des aventures du Prince au Sang Maudit et donc ne couvre que le tout début du roman de Moorcock.
Deux trois lectures de résumé plus tard, ma curiosité se doit d'être assouvi je m'empresse d'aller acheter ce qui sera à mes yeux un petit bijoux.
Critique sur des bases fraîches, je viens tout juste de finir la lecture de ce bel objet. Ne passons pas par quatre chemins, je l'ai dévoré. Les premières pages nous plongent dans le vif du sujet, d'imposante grandes planches parsemées de quelques cases pour placer le contexte, les couleurs sont froides, les rouges sont glacials, le ton sépia est somptueux, l'esprit ténébreux de l'Île aux Dragons est retranscrit de très belle manière.
Les bases sont posées, apparaissent les premiers personnages principaux, ils ont la classe. Elric s'impose avec calme, on sent de suite en Yyrkoon qu'il n'est pas là simplement pour regarder le Trône de Rubis, Cymoril est très belle et semble redoutable. La détresse, l'ambition, la puissance sont bien retranscris. Je suis conquis.
C'est très bien écrit, le rythme est soutenu, la lecture se fait d'une traite d'autant plus que le nombre de pages n'est pas élevé (une quarantaine), du coup on ne voit pas le temps passé et on est emporté dans ce monde de guerre, totalement imprégné par son univers Heroic-Fantasy. Magie, démons, peuples barbares, entités maléfiques, un large éventail imaginaire qui saura trouver son public.
Le travail des quatre auteurs est concis, du coup de crayon, aux couleurs choisies (ces bleus et ces rouges), en passant par la narration sans temps mort, tout est juste et sert très bien la cause de cette adaptation. Les fans de la première heure peuvent se rassurer, et les nouveaux venus comme moi peuvent savourer, cette BD est une franche réussite.
Ne connaissant pas du tout Elric de Ménilboné avant cette lecture, me voici maintenant devenu fan du personnage et il me tarde de connaître son destin funeste, et sa fameuse Stormbringer, j'attends donc avec impatience la suite de ce premier cycle prévu en quatre tomes, croisant les doigts pour que la qualité soit aussi élevée pour la suite des aventures en Imrryr.