Lorsque j’ai vu passer les Pizzlys, j’ai été intriguée par cette couverture rose fluo et ces ombres. J’ai pensé au film E.T.… J’ai cru un moment que ce serait une BD sur la même thématique, un peu fantastique avec des gentils aliens… Même si la BD est fantastique, au sens littéral, il n’y a aucun petit bonhomme vert, mais on y trouve des créatures fantastiques et une belle réflexion sur le devenir de l’être humain et de son ultra connexion.
La déconnexion ici, va permettre à cette fratrie, confrontée au deuil de prendre du recul et de fuir un quotidien bien morose, pour ce grand frère courage qui pour entretenir sa sœur et son frère va exercer le métier le plus accessible pour lui : chauffer Uber… Autant vous dire que c’est aussi un pied de nez à cette machine qu’est Uber, qui même si elle te permet d’avoir un revenu, elle te pousse surtout à avoir des cadences folles pour subvenir à tes besoins… Et, sans GPS, ce n’est pas possible…
La panne de ce foutu GPS, la rencontre avec une cliente sur le point de rejoindre l’Alaska, entraîne notre fratrie au bout du monde, sans connexion, au cœur de la nature sauvage pour se recentrer à l’essentiel. Issue d’un peuple autochtone, les Giwch’in, Annie souhaite renouer avec ses racines et sa Terre-Natale, après 40 ans d’exil.
Une histoire contemporaine, une quête de sens, un brin de fantastique et de spiritualité, ce roman graphique a tout ce qu’il faut avec quelques réflexions sur le climat, le dérèglement écologique et tout ce qu’il engendre comme destruction au cœur de l’Alaska sauvage. Sans artifices, ni électricité, l’adaptation même si elle est difficile va devenir un objectif pour aller à la rencontre de l’autre et comprendre quelle est la place de l’Homme dans cette nature sauvage.
Même si au départ, on se demande ce qu’est-ce un pizzly, on apprend rapidement que c’est un animal hybride apparu dans le grand Nord à la suite de la fonte des glaces, né de la rencontre entre un grizzly et un ours blanc !
Un roman graphique d’une grande profondeur, avec des planches colorées et fascinantes dans lequel sont abordés les conséquences du réchauffement climatique, le rapport au vivant d’une manière générale, mais aussi le besoin viscéral de l’être humain de cette nature, même s’il ne s’en rend pas compte…
https://julitlesmots.com/2023/04/28/les-pizzlys-de-jeremie-moreau/