Signé Olrik n'est pas une mauvaise bande-dessinée. C'est juste un récit moyen, qui comme certains des épisodes précédents, verse dans la facilité. Pour le bonheur de l'éditeur et des auteurs, les noms de Blake & Mortiner permettent visiblement de continuer à bien vendre des BD, mais la qualité n'est plus vraiment au rendez-vous.
Là où l'imagination d'Edgar P. Jacobs lui avait permis de proposer des récits captivants et originaux, ses successeurs semblent maintenant à court d'idées. Cela se voit d'abord dans cette étrange nostalgie qui les conduit à maintenir l'intrigue dans un passé indéfinissable, situé quelque part entre l'après-guerre et les années 1980. C'est le cas ici, où le scénario évoque un problème qui semble assez contemporain (la réaction violente d'un mouvement indépendantiste local face à une immigration de travailleurs) en le liant d'une manière un peu maladroite à la légende arthurienne. Cela produit une intrigue policière finalement assez convenue, peu intéressante et dans laquelle les ficelles sont tellement grosses qu'il n'y a presque aucun suspense. Les personnages ont tous des développements très limités, au point qu'ils seraient très insuffisants si les 3 principaux protagonistes n'étaient pas déjà bien connus du lecteur.
Même le dessin semble pauvre. Certes, il respecte bien les canons de la ligne claire... Mais il le fait de manière presque scolaire et stérile, là où Jacobs savait mieux mettre en avant des contrastes et des perspectives beaucoup plus saisissants. Et le dessin n'est pas toujours bien mis en valeur par une couleur souvent bien terne.
Je trouve donc que dans la continuité de précédents albums, on sent que la série perd ici de son souffle au point de proposer un album qui n'a rien de remarquable.