Tout d'abord, cet album a une saveur particulière puisque qu'il s'agit d'un album posthume pour André Juillard qui n'est malheureusement plus parmi nous.
Ceci étant dit, je trouve que les dessins de Juillard n'ont jamais été à la hauteur d'une série comme Blake et Mortimer. J'espère, qu'à la suite de son décès, les éditeurs dénicheront d'autres dessinateurs du calibre du défunt Ted Benoit et d'Antoine Aubin (mais ces dessinateurs apparemment ne dessinaient pas assez rapidement. La production des Blake et Mortimer étant devenue industrielle depuis un certains temps déjà, tant pis pour la qualité).
Ensuite, parlons du scénario... J'évoquais à l'instant le caractère "industriel" des Blake et Mortimer. Et bien, avec cet album, on est en plein dedans. Sente fait du Sente. En bref, ce scénario n'est ni bon ni mauvais. Juste plat. Sans saveur. C'est un scénario "sentien" classique et efficace dans la médiocrité. D'ailleurs, cela dépend de la sensibilité de chacun, mais certains d'entre nous relèverons, en guise de cerise sur le gâteau, une petite touche "wokiste" au scénario. Une touche complètement inutile et aux antipodes de l'esprit jacobsien. En effet, les fameux migrants économiques évoqués en résumé ne sont en rien utiles au scénario (mais alors pas du tout !) et ne servent qu'a raccrocher péniblement le scénario d'une histoire sensée se dérouler dans les années 50 à l'actualité brulante de notre XXIe siècle et ce, sans aucune logique scénaristique. Dans ce scénario, Mortimer et Blake sont ballotés dans tous les sens. Blake qui, naïvement, croit Olrik sur parole et le fait libérer de prison... on croit rêver ! Les britanniques devraient s’inquiéter avec un chef du MI5 aussi incompétent. Enfin, la recherche du "mystérieux" chef du groupe indépendantiste dont on ne connait pas le visage au début, se révèle du niveau d'un "scooby-doo"... On est bien loin de "l'affaire Francis Blake". Ensuite, la légende arthurienne est évoquée dans ce récit. Mais elle est bien peu exploitée au final et la fin peut laisser "sur la faim". Enfin, le titre laissait présager un rôle flamboyant pour Olrik. Il n'en est rien et celui-ci à un rôle qui est celui de "chauffeur de taxi" (de foreuse pardon) sous le seul prétexte que cette machine se conduit comme un Espadon (Sente devrait relire l'Espadon, jamais Olrik ne pilote cet engin...).
L'album précédent "huit heures à Berlin" fut une surprenante réussite, scénaristique (tient donc, ce n'était pas Sente aux manettes pour une fois) et graphique (merci Aubin, désolé Juillard mais ce n'était plus possible). Pour "Signé Olrik", privilégiez l'emprunt si possible à l'achat pour cet album insipide. Il serait appréciable que de "nouvelles têtes" émergent chez Dargaud...