J'avais fait l'erreur de soutenir le jeu sur Kickstarter en 2015. Il s'appelait alors Umbra, et à une époque où il ne sortait pas plusieurs milliers de jeux sur Steam chaque année, la perspective d'un hack'n'slash sympathique était alléchante.
5 ans plus tard, le résultat est là, et c'est pour moi un jeu qui ne fait que naviguer entre l'insipide et le frustrant.
J'aime les jeux de ce genre pas seulement pour le plaisir d'affronter des monstres, mais aussi pour l'immersion qu'ils peuvent offrir dans un univers et dans une histoire. Sauf qu'ici, c'est raté. On commence l'aventure par des cinématiques et dialogues complètement insipides, qui ne donnent aucune profondeur à l'univers et laissent penser qu'on va avoir affaire à un énième jeu de fantasy sans âme. C'est assez clair durant les première heures de jeu où les dialogues grandiloquents s'enchainent et où les péripéties n'ont aucun intérêt et recyclent sans imagination les poncifs habituels du genre. Dommage. Certes, c'est joli, et il y a un petit effort d'originalité sur certains éléments, mais ça ne sauve pas l'immersion. Résultat : après mes premières heures de jeu, je n'avais même plus envie de le lancer, et je ne l'ai fait qu'en me disant "allez, tu l'as payé, il faut bien le finir pour libérer la place qu'il prend sur le disque dur".
Mais peut-être que le tout peut être rattrapé par un gameplay jouissif ? Après tout, c'est ce qu'on attend d'un hack'n'slash. Sauf que passé les premières minutes où il est vaguement amusant de taper sur des monstres, le jeu se révèle assez bordélique. Le fonctionnement de beaucoup d'éléments n'est pas clair ce qui rend compliqué d'optimiser son équipement, et on se retrouve vite submergé par une immense majorité de loot de mauvaise qualité qui ne sert qu'à prendre de la place dans l'inventaire et à être vendu. Le déclenchement des pouvoirs et les coups sont souvent frustrants parce que trop lents, ce qui amène à taper dans le vide, ou à appuyer pour lancer un pouvoir pourtant chargé et pouvant être lancé, mais qui étrangement ne se lance pas. Et je ne parle même pas des coups d'épée qui souvent ne touchent pas sans qu'on comprenne trop pourquoi (est-ce manqué en raison d'une agilité trop faible ? est-ce un bug ?). Tout cela passe à peu près inaperçu la majorité du temps, mais c'est face à des boss que se révèle le caractère illisible et désordonné de beaucoup de mécaniques. Comment fonctionnent ces fichues potions de soin ? Très bizarrement, mais jamais le jeu ne l'explique.
Bref, après m'être forcé pendant huit heures en me disant que je finirais par apprécier Wolcen, je l'ai désinstallé en n'ayant aucune intention de le réinstaller un jour, et c'est la première fois que je fais ça avec un tel jeu. Partagé entre ennui face aux ennemis classiques, et intense frustration face au boss Edric, j'ai passé un mauvais moment sur Wolcen que je regrette non seulement d'avoir acheté, mais même d'avoir installé.
PS : le fait que le studio n'ait pas envoyé de clef à nombre de ses backers et qu'il ait fallu attendre plusieurs semaines après la sortie pour pouvoir jouer à un jeu alors qu'on avait payé pour accéder à la bêta n'était pas bon signe.