Avec Les Titans, Leloup parvient à faire un retour aux sources et de la nouveauté.
Nous voilà de retour sur Vinéa avec les Vinéens tentant de développer leur civilisation de plus en plus progrès pour vivre en société.
Malheureusement, l'arrivée de sauterelles géantes appelées Titans va compromettre les projets des personnages.
Si l'on peut regretter que chaque voyage spatial implique encore et encore Vinéa, l'arrivée d'énormes "Titans" fait que l'on voit une nouvelle explorant davantage l'univers SF que ne le faisaient les tomes précédents.
De plus, ceci est fait pour illustrer les conséquences des violents conflits de territoires ainsi qu'une métaphore sur la bombe A et ses horribles ravages.
Xunk est, sans le moindre doute, le meilleur personnage du récit pris dans un conflit non-manichéen où l'entente est impossible face à l'incompréhension entre camps.
Il est rare de voir dans une bande-dessinée tout public un conflit violent où il n'y a pas de méchants et où l'on montre que les deux camps peuvent avoir des choses à se reprocher.
Seuls problèmes: l'intrigue débute un peu n'importe comment avec une histoire d'insectes expérimentaux débarquant comme un cheveu sur la soupe.
Et, une fois de plus, Vic et Pol sont là pour faire de la figuration: plus Vic que Pol étant surtout là pour le gag et être en mode "C'est trop meugnons les pitits nenfants.".
Khãni, quant à elle, sert d'avancement des péripéties Xunk, le grand chef des sauterelles et Yoko étant les vrais personnages importants de l'histoire.
Il semblerait bien que Leloup ne sache plus quoi faire de Vic et Pol et qu'on ne doit plus les voir faire des actions importantes.
En ce qui concerne le trait, il n'est pas aussi fluide et ordonné que dans le tome précédent et les couleurs ont tendance à être un peu trop fluo.
Heureusement que ceci est rattrapé par des scènes stressantes et imposantes avec de la tension gérée de manière efficace dès que les personnages sont en danger.
Il y a également des passages émouvants ainsi qu'un message de tolérance tout en montrant que, parfois, il n'y a pas de solution à tout et qu'il vaut mieux choisir sa propre voie plutôt que de suivre bêtement un camp où il n'y a aucune place pour l'individualité afin de trouver la sienne.
En gros, un bon album mais qui aurait pu être mieux.