Avec Les Voleurs du marsupilami (1954), André Franquin nous livre une aventure où le mythique marsupilami, cette boule d’énergie à queue interminable, se retrouve au cœur d’un complot aussi absurde que périlleux. Entre humour, action, et un soupçon d’exotisme, cet album explore ce qui se passe quand des bandits ambitieux sous-estiment un animal plus malin qu’eux.


L’histoire démarre tranquillement avec Spirou, Fantasio, et leur fidèle compagnon le marsupilami qui vivent paisiblement… jusqu’à ce que des voleurs décident de kidnapper le célèbre animal pour en faire la pièce maîtresse d’un parc d’attractions douteux. Mais capturer le marsupilami, ce n’est pas seulement une idée stupide, c’est aussi une invitation au chaos, car cet animal est plus rapide, plus rusé, et plus facétieux que ses ravisseurs.


Le marsupilami est évidemment la star de l’album. Avec ses cabrioles impossibles, ses pièges ingénieux, et sa capacité à transformer n’importe quelle situation en gag, il vole littéralement la vedette. Il est à la fois attachant, espiègle, et imprévisible, un mélange parfait qui fait de chaque page un régal.


Spirou et Fantasio, en revanche, jouent ici les rôles de sauveurs déterminés. Spirou est le cerveau logique et stratégique, tandis que Fantasio, fidèle à lui-même, alterne entre moments de bravoure et maladresses hilarantes. Leur complicité est toujours aussi agréable à suivre, et leurs échanges piquants apportent une touche supplémentaire d’humour.


Les voleurs, quant à eux, sont des caricatures parfaites de malfrats incompétents. Leurs plans foireux et leur incapacité à gérer un animal aussi imprévisible que le marsupilami les placent quelque part entre méchants de pacotille et clowns involontaires.


Visuellement, Franquin continue de développer son style, et cela se ressent dans chaque case. Les expressions des personnages, les mouvements fluides du marsupilami, et les décors, qu’il s’agisse de la jungle ou de la ville, regorgent de détails qui enrichissent l’histoire. Le dynamisme des scènes d’action est particulièrement impressionnant, capturant à la perfection la nature bondissante et imprévisible du marsupilami.


Narrativement, l’intrigue est simple mais efficace. Franquin mise avant tout sur l’humour et les situations rocambolesques, et il excelle dans cet exercice. Les dialogues sont vifs, les gags s’enchaînent sans temps mort, et chaque personnage a son moment de briller (ou de trébucher, selon les cas).


Cependant, cette simplicité peut donner l’impression que l’album manque un peu de profondeur par moments. L’histoire, bien que divertissante, ne prend pas toujours le temps de développer ses personnages ou ses enjeux de manière plus nuancée. Mais cela reste secondaire face à l’énergie débordante et à la comédie qui rythment l’ensemble.


En résumé, Les Voleurs du marsupilami est une aventure légère et amusante où Franquin exploite à merveille le potentiel comique et dynamique de son célèbre animal à queue. Avec des personnages attachants, des voleurs ridicules, et un marsupilami en grande forme, cet album est une belle démonstration de l’humour et du talent de Franquin. Un safari urbain où la jungle, c’est là où le marsupilami décide de régner en maître… au grand désarroi des bandits.

CinephageAiguise
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD des années 1950

Créée

le 23 déc. 2024

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Les Voleurs du marsupilami - Spirou et Fantasio, tome 5

Du même critique

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
CinephageAiguise
7

Peace, amour et baffes gauloises

Astérix, c’est un peu comme un banquet chez Abraracourcix : on y revient toujours avec plaisir, même si parfois le sanglier est un peu moins savoureux que d’habitude. Avec L’Iris Blanc, Fabcaro prend...

le 31 janv. 2025

4 j'aime

La Serpe d'or - Astérix, tome 2
CinephageAiguise
7

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

4 j'aime