Liens de sang - Wonder Woman, tome 1 par Kab

rian Azzarello est catalogué à juste titre auteur de polars et lorsqu’il fait du super-héros, c’est de l’antihéros ou de l’urbain. Ce que les lecteurs savent peut-être moins c’est qu’il est capable d’écrire de très bonnes choses qui n’ont rien à voir et qui sont plutôt basé dans le fantastique comme ce fut le cas avec la mini-série Doctor Thirteen : Architecture & Mortality chez DC. A l’occasion du renouveau de DC, Azza peut donc se lancer sur une série jusqu’à maintenant très en berne et dont les ventes et les histoires ne sont plus au top, Wonder Woman.
Le travail du scénariste est assez lourd car la série relancée par JMS a fait un flop et cela fait plusieurs années que le troisième membre de la trinité est le parent pauvre en termes d’histoires.

Avec ce relaunch complet, Azzarello a les coudées franches et peut faire comme bon lui semble et il ne s’embarrasse pas de scrupules. Il repart de zéro, garde les éléments fondamentaux, les présente pour de nouveaux lecteurs puis les change pour bien marquer le renouveau de la série comme les origines de Diana. Les fans pourraient hurler au sacrilège mais en fait, non. Brian fait ça de manière cohérente tout en servant son histoire. On sent bien qu’il en connaît un rayon sur la mythologie ou qu’il s’est très bien documenté. L’univers est riche de nombreux personnages et tous ne sont pas encore apparus. L’intrigue globale semble assez classique, une dispute de famille mais au niveau des dieux, mais plus on avance dans l’histoire, plus on peut voir qu’il y a d’autres choses. Tout n’est pas noir et blanc comme toujours chez le scénariste. Des alliances contre nature sont faîtes pour que chacun obtienne ce qu’il veut.

Brian a toujours su manier l’action et le travail des personnages. C’est ici le cas et on en apprend beaucoup sur les personnages et de manière assez rapide. Chacun est bien différent et la réinterprétation des dieux est très bien gérée. On ne s’ennuie jamais grâce à une bonne dose d’action.

Au niveau dessin, c’est Cliff Chiang, son compère sur Dr Thirteen qui prend les rênes du titre et c’est simplement énorme. Le dessinateur réinvente graphiquement les dieux en tenant compte de leur spécificité (Apollon est comme du charbon et n’apparaît que la nuit, Hermès a des pieds d’oiseau...). Le travail de réinterprétation est très bon. Au niveau du costume de Diana, c’est un mix entre la version pantalon et l’ancien costume. J’apprécie beaucoup. Le dessinateur excelle aussi dans les scènes d’action ou les moments plus calmes. Les plans sont très remplis, peu de fonds de couleurs unique, beaucoup de décors. Les cadrages sont classiques mais très agréables tout comme le découpage.

Le seul problème avec ce dessinateur, c’est sa lenteur. L’artiste ne parvient pas à tenir plus de quatre numéros et doit laisser la place à Tony Akins qui est loin d’être mauvais lui aussi. Malgré tout son talent, son style est différent de Chiang et pour moi, un cran en dessous.

Un premier arc qui démarre très bien et qui remet Diana à un de ses meilleurs niveaux. Vivement la suite ! Si vous cherchez à lire Wonder Woman, c’est très sympa, lisez ça !