Mouais…
D’un côté – je l’avoue – je n’arrive pas à totalement cracher sur ce tome.
On commence avec une Nävis pour la première fois en galère et pour la première fois en rupture avec Sillage aussi…
On nous conduit dans un monde de vaisseaux de bois qui volent grâce à de la roche antigravitationnelle.
On tente de poser un nouveau décor ; une nouvelle étape dans l’évolution du personnage principal.
En d’autres mots, c’est louable.
Mais bon…
La planète des aliens chinois du Japon ? …Franchement.
Non mais là c’est quand même triste.
Alors OK ce n’est pas première fois que ça arrive. Après tout, le tome 3 s’inspirait clairement de la Russie soviétique du début XXe siècle et je trouvais ça plutôt sympa.
Seulement dans ce cas de figure là ça pouvait encore se justifier au regard de l’histoire qui nous était raconté. Alors que là…
Mais là c’est juste des CHINOIS DU JAPON LÀ !
Mais c’est quoi cette espèce qui – par un hasard incroyable – construit des pagodes, porte des Katana, accomplit les mêmes rituels que les Japonais, tout en se faisant attaquer par des Huang qui s’habillent en rouge…
Mais… Mais…
Pourquoi ?!
Alors d’accord, on pourrait très bien sortir la carte joker du « après tout pourquoi pas ? »
C’est vrai ça ! Après tout – puisque ça peut être sympa de plonger Nävis dans l’univers du Japon médiéval – alors pourquoi pas : asumons le truc jusqu’au bout, en mode « Star Trek » dans les années 60 et faisons feu de tout boisais il n’y avait vraiment pas mieux à faire franchement ?
Si ce qui était recherché dans ce trip c’était de confronter Nävis à une culture à la fois tourner vers le zen, le combat et les traditions rigides alors vous auriez pu aussi INVENTER quelque-chose d’autre autour, non ?
Parce que là, à nous proposer des aliens bridés en kimono qui font du kung-fu et nous sortent des phrases confucéennes tout droit sorties d’un fortune cookie, ça fait juste… plouc à mort en fait.
...
Et c’est vraiment dommage parce qu’il y avait vraiment deux trois choses à sauver de cette aventure.
Le fait par exemple que Nävis soit contrainte malgré elle à parler un langage châtié pour malgré tout continuer à exprimer un point de vue vachement expéditif, je trouvais que c’était vraiment une super idée.
Même chose pour le parcours initiatique que ça impose à Nävis : ça a beau être basique, c’est typiquement ce dont ce personnage et cette saga ont besoin.
Seulement voilà, noyées qu’elles sont dans cette univers « Bioumano-michelleebien », les rares bonnes idées pèsent au final bien peu au regard de tout ce qu’il faut supporter à côté.
Au bout d’un moment, ça en devenait nerveux et j’en riais.
Par exemple j’avoue que j’ai été achevé à la fin lors Nävis décide de faire face à maître Miyagi dans une sorte de long concours de patience. Bobo arrive alors et pose une sorte de lecteur de souvenir à côté d’elle. Et là commence alors une tirade des plus pathétiques :
« Mmmmh. Ton ami est très intelligent. En posant cet objet il te soumet à la tentation de l’utiliser sur moi… Mais tout en sachant que tu ne l’utiliseras pas… Espérant ainsi que ça me convaincra que tu es digne de mon enseignement… Eh bah ça marche. Allez, arrêtons de nous emmerder comme ça et je vais tout déballer ! »
Non mais sérieux ?
...
Alors du coup, voilà, lire cet album ça n’a pas été totalement désagréable, j’en conviens.
Mais d’un autre côté j’ai vraiment l’impression que pour lire un album de « Sillage » il faut quand même se montrer vraiment très peu exigent.
Ça délasse, mais ça accable souvent par ses limites culturelles et intellectuelles.
Ce n’est pas hideux, mais c’est aussi vraiment loin d’être joli.
Ça maitrise quelques codes, mais pas suffisamment pour que je puisse m’enflammer.
Eh bah donc du coup : tant pis.
Ce n’est pas encore avec ce tome que je vais sortir conquis.