La perte des repères moraux et civilisés se poursuit. Certes, la conservation des repères culturels est soulignée malgré tout: Carol pille les livres de la bibliothèque du pénitencier, et la mise en marche inespérée d'un groupe électrogène permet aux réfugiés d'espérer visionner quelques vidéos, même débiles.
Mais la même Carol se met à rêver d'une mariage à trois avec Rick et Lori, et persiste à caresser Lori, au moment où celle-ci, en fin de grossesse, ne supporte plus grand chose. D'autres règles, sexuelles et sociales, sont-elles à inventer ?
Surtout, le groupe des réfugiés de Rick est confronté à une espèce de Néron sadique, qui règne dans un petit village (Woodbury), équipé en armes par un camp de la garde nationale qui se trouve à proximité. Ce fou "Gouverneur", Philip, jette en pâture à un groupe de zombies les rares humains rescapés sur lesquels il peut tomber (et ce, à titre de spectacle): il applique logiquement le principe "du pain et des jeux", afin que son pouvoir ne soit pas remis en cause. Il viole et torture Michonne, qui lui a coupé l'oreille, et coupe la main droite de Rick (déjà fort amochée). L'érosion organique se poursuit donc. Philip est l'heureux papa d'une petite fille zombie, à qui il distribue les abats de ses victimes, et mate les chaînes de télé, toutes pleines de zombies.
Pour le suspense, il se promet de mettre la main sur le pénitencier habité par les rescapés du groupe de Rick.
On admettra donc que la dégradation du conditionnement culturel lié à la situation peut passer par la folie sadico-nazie (dont on constate ici l'effrayante logique). La noirceur de la situation marque un degré supplémentaire dans l'échelle de la déshumanisation. Comment survivre dans un monde de monstres, où même les semblables ne sont pas les moins dangereux ? Métaphore du capitalisme et de ses lois de la jungle ?