Vous avez trouvé l’animé Neon Genesis Evangelion incompréhensible et le personnage de Shinji Ikari insupportable ? Peut-être aimeriez-vous cette adaptation en manga par le chara-designer de la série animée : Yoshiyuki Sadamoto.
Le manga reprend la trame principale de la série originale (sauf les deux derniers épisodes) et du film le concluant, The End of Evangelion en modifiant ou en supprimant certains passages et en le complétant par d’autres, plus cohérents et moins gratuits.
Certains moments cultes demeurent cependant.
La branlette improvisée de Shinji sur Asuka, comateuse, à l'hôpital ? Shinji qui laisse Asuka à son sort lors de son combat contre les EVA Series ? Le cours sur la dilatation thermique à partir des seins d’Asuka ? Shinji qui tente d’embrasser Asuka (décidément) dans son sommeil ? Tout ceci n’existe plus et le manga y fait une brève référence lors du passage où Asuka et Shinji, sur un lit et coincés dans une chambre par Misato, doivent apprendre à coopérer pour se synchroniser et battre un ange tenace.
Le manga semble privilégier la relation Rei-Shinji qui semble juste explorée dans la série, rendant plus logique leur "coït" spirituel lors du Troisième Impact et le choix final de Rei au détriment du commandant Ikari : Shinji rebootant le monde dans un aspect moderne et civilisé où les EVA sont maintenant des reliques de pierres tels des statues de l’île de Pâques.
La grande force de cette adaptation est de prendre son temps pour bien expliquer les enjeux que le héros, Shinji Ikari, devra faire face. Malgré les failles et peurs aperçus dans l’animé, l’évolution de Shinji y est plus pertinente et moins désordonnée. L’animé souffrait aussi d’une production chaotique avec un budget vite épuisé, de trop de concepts sous-entendus ou inaboutis mais sauvé par une excellente mise en scène d’Hideaki Anno. Le manga fait figure de copie au propre de l’animé dont il est tiré (et pour cause, Sadamoto mettra des années à le terminer).
Seuls les combats des EVA perdent en clarté et en intensité à certains moments, ce qui semble inhérent pour une adaptation à un format statique.
Ainsi que le Troisième Impact, climax de la franchise dans son histoire originale.
Appréciant le chara-design oldschool de Sadamoto, j’ai pu acquérir en artbooks des recueils de ses travaux afin de mieux profiter de son trait. Pour les personnages humains, le plaisir est quasi identique à la série animée.
Un complément ainsi qu’une alternative à la série originale... la musique et la mise en scène « cinéma » en moins.