Très bon tome d'Astérix où ce-dernier cède la place de héro à Obélix. Les romains ont un nouveau plan grandiose pour vaincre les gaulois : injecter dans leur village le capitalisme. Ça rappellera quelque peu Le Domaine des Dieux, l'idée d'une opposition entre le mode de vie très proche de la nature des gaulois et celui capitaliste de Rome. Un plan qui pourrait réussir si malheureusement le capitalisme ne risquait pas de courir lui-même à sa perte. Et c'est bien moins la ruse d'Astérix que l'énervement de Caius Saugrenus (caricature de Chirac) qui cause l'échec de ce plan. Ce-dernier oublie toute forme de rationalisme en détruisant l'économie gauloise qu'il avait lui-même créé. C'est dommage pour les romains, malgré une crise économique et sociale nait de rien, les gaulois ont encore fini par s'en sortir sains et saufs.
Ce tome, en terme d'histoire, est décomposé en deux parties. On a d'une part le village gaulois où les combats et les rancoeurs prennent l'apparence de l'argent, où le menhir, sans utilité aucune, devient l'objet de toutes les convoitises. D'autres parts on a les répercussions économiques à Rome. Evidemment Goscinny entend fustiger le capitalisme contemporain et difficile de ne pas voir un Steve Job en Caius Saugrenus.
Du coup, on a moins de combat contre les romains, mais on s'amuse quand même beaucoup et ce malgré le running gag du langage débile (toi y en avoir plus beaucoup argent) que j'ai personnellement trouvé assez lourd. Les blagues sont peut être moins présentes en effet, mais le but est de créer une profondeur à ce récit, un vrai message.
Le dessin est toujours bon, d'autant plus dans la mise en page et les angles de vus. Les cadrages sont vraiment top chez Astérix et je ne me lasse pas du travail d'Uderzo.
De plus, il permet de mettre en avant tout le village. Obélix et Compagnie fait la part belle aux personnages secondaires, comme si ce tome c'était appelé "Hors Astérix".