C'est le premier album dont Obélix est le personnage central.
La relève arrive au camps de Babaorum le jour de l'anniversaire d'Obélix. Astérix part donc chercher ces romains tout frais. Malgré le conseil de son prédécesseur le centurion Biscornus, le centurion Absolumentexclus attaque le village avec ses hommes. Le centurion cabossés retourne au camps faire son rapport à César. Un gaulois les a battus. Au milieu des voix discordantes de ses conseillers César tends l'oreille au propos d'un petit nouveau, Saugrenus. Celui-ci fraîchement diplômé de la Nouvelle Ecole d'Affranchis, propose à César d'en faire des décadents. L'idée semblant intéressante César envoit donc le jeune néarque en Gaule. Saugrenus va acheter des menhirs à Obélix et lui donner de l'or, beaucoup d'or et l'inciter à dépenser tout cet or. Rapidement Obélix fait des jaloux dans le village. Agecanonix, Ordralfabétix et Cétautomatix se mettent également à faire des menhirs aidés par la potion du druide Panoramix. Le camps de Babaorum pleins de menhir, Saugrenus part pour Rome vendre ses menhirs aux romains. Tout se déroule parfaitement jusqu'à ... .
A travers cet album René Goscinny et Albert Uderzo critiquent le capitalisme, la société de consommation des Trentes Glorieuses dans laquelle la France se rêve encore (1976) et les jeunes loups de la technocratie républicaine . Ainsi à travers la caricature de Jacques Chirac en Saugrenus, c'est à l'E.N.A. à ses méthodes et ses enseignements qu'ils s'attaquent, et dont Chirac est un produit, le plus connu. Les gaulois comme souvent devant une attaque sournoise des romains révèlent leurs faiblesses. Des gaulois qui une fois de plus seront sauvés par Astérix. Ce dernier contrairement aux autres ne devient pas jaloux d'Obélix et de son or. Le scénario montre comment avec de l'or, des choses à acheter avec cet or, on achète la paix. C'est d'ailleurs à se demander si les dirigeants chinois n'ont pas lu cet album. Du travail, de l'argent, des biens de consommation en échange de la paix sociale.
Ce n'est peut-être pas l'album le plus drôle, même s'il l'est à coup sûr, mais c'est sans doute celui où la critique socio-économique est la plus féroce et la plus ouverte. En définitif c'est un album intelligent et drôle. Ce qui m'amuse également c'est que Goscinny et Uderzo font apparaître Chirac dans une B.D., et que sans savoir celui qui deviendra notre "grand con" national, 19 ans plus tard occupera l'Elysée.