« Persepolis » est une œuvre magistrale, tant par l’efficacité du dessin, poétique, simple et attachant, que par l’universalité des thèmes abordés.
Marjane traverse l’adolescence, la guerre et là déracinement. Elle affronte la bêtise, l’obscurantisme et la lâcheté. Elle criera de révolte, tremblera de peur et se morfondra face aux trahisons. Elle sera finalement sauvée par l’amour et le courage.
La liberté se mérite, se pense, se cultive, se conquiert. Le combat mené par Marjane Satrapi est parfois sinueux, souvent chaotique et violent, mais il est en constante progression. Contrairement à la société iranienne qu’elle a cherché à fuir, elle tourne le dos à la régression et aux évidences gravées dans le marbre.
C´est une succession de leçons de vie que nous offre la quête initiatique dépeinte dans « Persepolis ». Sur l’audace, le courage, l’indépendance et la très fragile liberté. On y découvre les coulisses de la métamorphose de l’Iran a la fin des années 70, la mise en place des rouages d’une dictature impitoyable, un portrait sans pitié des faux dévots et des lâches, mais aussi la très belle histoire intime d’une petite fille bousculée par l’Histoire qui deviendra une jeune-femme exigeante et éprise de liberté.
« Persepolis » est, quelque sorte, à la révolution islamique en Iran ce que « Maus » est à l’histoire de la Shoah : un témoignage essentiel et subtil, où la petite histoire rencontre la grande pour nous rappeler que les civilisations, même millénaires, peuvent sombrer dans l’abomination en un clin d’oeil. Et la seule étincelle d’espoir réside dans le cœur des Femmes et des Hommes qui luttent.