Une enfant qui grandit dans un pays où le radicalisme est soutenu par le régime politique, qu’est-ce que ça donne ? Marjane Satrapi, femme révoltée dès son plus jeune âge, va nous faire part de son vécu.
La série de bandes dessinées, intitulée « Persepolis », comporte quatre tomes. Ils sont publiés entre 2000 et 2003. L’auteure Marjane Satrapi retrace les événements importants de sa vie durant la révolution islamique. Il s’agit d’une histoire touchante puisque les personnages de l’histoire sont des membres de la famille de Marjane. Celle-ci ayant reçu une éducation occidentale, a beaucoup de mal à accepter la montée au pouvoir du radicalisme chiite. Elle est traitée de « fille rebelle » par ses enseignantes et est convoquée de nombreuses fois, parce que ses propos vont à l’encontre de la morale enseignée. La liberté d’expression est très restreinte, pour ne pas dire inexistante. Le peuple subit une énorme pression psychologique à cause des nombreux interdits qui leur sont imposés. C’est pour ces raisons que les parents de la jeune fille décident de l’envoyer en Autriche. Malgré son jeune âge, ils avaient confiance en elle et espéraient un meilleur avenir pour leur fille. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. La jeune iranienne avait du mal à s’intégrer ainsi qu’à s’imposer. Pour se faire remarquer, elle voulait impressionner son entourage. Très vite, elle va regretter ses actions.
J’ai adoré lire ces bandes dessinées. L’histoire de l’auteure nous sert non seulement de témoignage, mais aussi de moral. Il ne faut jamais cesser de revendiquer sa liberté. Tout au long de son histoire, la jeune révoltée n’hésite pas à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. À vrai dire, il y aussi une autre partie que j’ai appréciée. Lorsqu’elle est envoyée en Autriche, elle commet quelques erreurs de jeunesse par manque de maturité. Cependant, elle les regrette par la suite. Il y a notamment une erreur qu’elle a faite qui ne lui ressemble certainement pas : nier ses origines. Elle a appris que nier le milieu dont on est issu ne sert à rien, au contraire on doit en être fier. Ce n’est pas parce qu’une personne est différente qu’elle sera rejetée de la société. Les différences, le métissage, la mixité font la richesse de notre monde.
Néanmoins, je n’ai pas tellement aimé le vocabulaire utilisé dans les textes. Certes, nous nous trouvons dans un contexte familial mais je trouve certaines fois que les expressions frôlaient la vulgarité. Je n’ai pas tellement l’habitude de lire des bandes dessinées, c’est sûrement aussi dû à cela.
Pour finir, je dirais que cette série est parfaitement adaptée aux lecteurs qui ont un sens critique. Elle est très bien réalisée, les dessins sont en noir et blanc ce qui rajoute une petite touche réaliste.
Je pense que si les dessins avaient été en couleur, ça n’aurait pas eu le même effet sur le lecteur.