JoJo's Bizarre Adventure ou JoJo No Kimyo Na Boken, dans sa version originale, est un manga de HiroHilo Araki prépublié dans le Weekly Shonen Jump de 1986 à 2004, avant de changer pour être publié sur l'Ultra Jump de 2004 à aujourd'hui encore, devenant de ce fait une publication seinen à partir de 2004. Se targuant ainsi d'une longévité quasi inégalable, JoJo's se découpe en 8 parties qui sont autant de mangas différents à bien y regarder. Chaque partie, même si il rejoint l'univers commun de JoJo's, en l'agrandissant et en développant les personnages que l'on voit d'une partie à l'autre, ne sont pas juste une série d'arcs différents. La chaque fin de partie constitue la fin du mlanga qui y est consacré. À la fin d'une partie, chaque enjeu est résolu, les protagonistes ont accompli leur objectif du tome 1, chacun à été développé suffisamment pour qu'on s'arrête là.
C'est là que réside pour moi la force de JoJo's Bizarre Adventure. Chaque partie est une oeuvre différente qui se laisse lire sans pour autant que la lecture des parties précédentes ne soient intégralement nécessaire. Quelqu'un qui lira la Partie Cinq n'aura aucun mal à en comprendre les enjeux et les personnages, avoir lu les autres parties est un plus mais n'est pas nécessaire à la compréhension de l'intrigue globale.
C'est à ce sens que ce manga se démarque, il est si atypique dans sa forme qu'il continue de captiver, près de 35 ans après sa première publication, car il est capable de se réinventer en permanence, d'à chaque fois pouvoir réaliser des choix drastiques qui vont redistribuer les cartes de l'univers mis en place.
Pourtant, l'oeuvre ne profite pas d'un départ des plus tonitruants. Mais les premiers tomes forment l'état larvaire de ce qui fera son succès.
Tout d'abord, il y a les Joestar, une riche famille de l'Angleterre de la fin du XIXème siècle. Cette famille adopte DIo Brando, un pauvre dont le père à tenté de dépouiller Lord Joestar, mais, à la suite d'un quiproquo, ce dernier croit qu'il lui doit la vie. Dio et Jonathan, le fils de la famille Joestar, vont rapidement se vouer une haine mutuelle, enclenchant ainsi un cycle de haine éternel entre la famille Brando et la famille Joestar. Suite à moults rebondissements mondains, Dio se transperce le crâne avec un masque inca, ce qui lui confère des pouvoirs de vampire. C'est à Jonathan de l'affronter et de le tuer pour protéger le monde ( et surtout son héritage )
Et bon dieu heureusement que cette partie est très rapide, comparé au reste du manga. Le tout s'enchaîne rapidement. Car un affrontement de lord anglais pour leur héritage, c'est pas l'intrigue la plus palpitante au monde, de même, les combats, même si ils contiennent déjà une partie de l'inventivité qu'ils auront par la suite, se résume encore pour l'instant à des gros muscles et du pouvoir de l'amitié disséminé aux bons endroits. Le maître Zepelli en est un excellent exemple.
L'Onde, qui même si il est un pouvoir extrêmement cool à voir, ne reste qu'un pouvoir nekketsuesque comme on peut en voir des milliers d'autres. Cette partie correspond à un Hokuto No Ken mondain finalement, ce qui est bien moins intéressant à suivre que l'Hokuto No Ken original.
Heureusement, deux chose sauve cette partie d'un faux départ. Déjà les choix drastiques de l'auteur. Hirohiko Araki, tout au long de son manga, n'hésitera pas à réaliser des choix extrêmement couillus.
La mort de Jonathan Joestar reste la preuve ultime de l'originalité de Araki, là ou tout le monde s'attend à une fin cliché où les gentils on gagné et tout le monde est heureux, Araki lui ça l'emmerde, voilà que l'antagoniste principal revient uniquement avec une tête coupée et bute le héros en deux-temps trois mouvement.
Par cet acte, Araki annonce la couleur, il faudra s'attendre à des choix saugrenus à foison. Si l'on couple ça avec l'imagination débordante dont il témoigne un peu plus à chaque tome, on en arrive à l'embryon de ce manga. Une oeuvre tellement atypique et se réinventant en permanence, si bien que 34 ans après, le manga est toujours aussi populaire.
Ensuite, ce sont les personnages qui sauve cette Partie. Dio Brando, L'incarnation d'un mal que rien n'arrête, qui même vaincu revient encore et encore. Invincible et immortel. Avec une psychologie beaucoup plus subtil qu'un simple antagoniste générique. Témoignant du respect pour les adversaires qui peuvent lui tenir tête.
Jonathan, bien que lisse et générique, reste un moule sur lequel Araki forgera ses prochains JoJo, la base du héros bon et vertueux qui protégera les autres de façon juste et bonne. Même si Jonathan reste fade et insipide comparé à ce qui prendra sa suite. Il n'en reste pas moins le protagoniste parfait sur lequel produire les suivants.
Il faut également parler pour conclure du style de dessin d'Araki, qui il faut le dire, au début, en rebutera plus d'un. À titre personnel, je trouve ces dessins très beaux, surtout dans les derniers tomes, mais les premiers sont visuellement très en deçà de ce qu'il pourra produire par la suite. Ce qui est normal dans une oeuvre de près de 35 ans avec autant de changements et d'évolution, si le dessin n'évoluait pas ce serait très décevant.
Et l'on peut déjà dire tellement de choses rien que sur cette première partie. Preuve de l'immense richesse de ce manga, que je vais m'empresser de critiquer partie par partie.