Bottleneck Gulch, petite ville de l’ouest sauvage, ses desperados, son croque-mort, et ses deux saloons. Deux, ça en fait un de trop pour un patelin de seulement 500 âmes. Alors, le patron véreux de l’As de Pique, qui avait jusqu’à lors le monopôle sur le tord-boyaux, engage un porte-flingue pour remédier à cette ruineuse situation. Ce tueur sans foi ni loi, c’est Phil Defer, une des plus fines gâchettes de l’ouest. Mais c’est compter sans Lucky Luke, qui comme d’habitude, va venir y mettre son grain de sel.
Ce huitième épisode, c’est un peu le Western à l’état brut, le Luky Luke sans fioriture, la clope au bec, et pas du genre à se laisser emmerder quand il voyage en dilligence. Pour la trâme, un bled, un tueur, un cow-boy, et pis c’est tout. C'est simple mais ça fonctionne parfaitement. Ajoutez-y quelques petits ingrédients (des parieurs, des déguisements, un bas du front…) et vous avez déjà tout ce qu’il faut pour faire une excellente histoire de cowboys.
En plus de ça, Phil est un méchant attachant. Sans pitié, mais trop grand et superstitieux pour laisser totalement insensible. Et le fait qu’il n’apparaisse plus dans les albums suivants lui donne aussi une aura particulière.
Enfin, un petit mot sur la couverture de l’album, représentant le duel final entre les deux lascars. On peut y voir Luke en arrière plan, à travers les jambes de son ennemi. Magnifique illustration qui rend parfaitement l’ambiance particulière de l’épisode.
Bref, j’étais persuadé que les histoires de Morris seul manquaient d’intérêt, mais Phil Defer me prouve le contraire. Il va maintenant falloir que je relise toutes les autres !
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