Pas tout à fait une nouveauté car l’album est sorti en octobre 2019 mais il entre en résonnance avec un autre grand titre de SF sortit peu après le fameux Carbone et Silicium de Matthieu Bablet.
Dans un monde où les capacités de stockage commencent à manquer, il faut faire de la place. Problématique bien connue des bibliothécaires en temps de désherbage : quels documents doit-on enlever d’une collection pour pouvoir en accueillir d’autre ? C’est le travail de notre héros qui est sensé défendre les œuvres qu’il doit supprimer de la mémoire de l’humanité. Le jour où on l’oblige à supprimer un obscur film de SF d’un certain Stanley Kubrick, il craque, il va le stocker dans ses données personnelles : une infraction grave pour la société dans laquelle il évolue.
Il y a un peu du Terry Gillian de Brazil, beaucoup du Orwell de 1984 dans cette histoire mais Hugo Bienvenue y rajoute une dose de d’humanisme très touchante dans le dernier tier de l’album dont je vous laisse la surprise.
Le futur proposé par l’auteur semble être tiré de l’imaginaire des années 60 avec des lunettes de soleil énormes, des combinaisons dignes de star treks et un retour à la nature en ligne de mire. Pour autant le cœur du sujet est bien actuel : celui de la conservation de la mémoire dans un monde qui produit en quelques années plus de données que depuis le début de l’humanité.
En ça la chute est d’une saveur particulièrement piquante et fait de cette album l’autre œuvre de SF de l’année 2020. Une claque.
Emilien 9 bulles