Rebis est une oeuvre forte et réussie :
- son thème - les sorcières et au-delà la tolérance - est abordé frontalement, avec pudeur certes mais sans concession ;
- les traits et couleurs sont dans l'air du temps sans pour autant céder à la facilité ;
- le scénario est rude, sans temps mort ni moment faible. Autre intérêt : une histoire présentant une forme de spirale de mort/renaissance.
Le point fort de Rebis est donc sans conteste la charge émotionnelle subtile et omniprésente que les planches parviennent à imposer aux lectrices/eurs.
Pour autant, il est compliqué de déterminer le public recherché par les autrices :
- le sujet, certaines images et situations sont trop "matures" pour en faire une oeuvre "tout public",
- inversement les dessins ne sont pas assez réalistes pour séduire des afficionados exigeants.
C'est au fond le principal reproche que l'on peut faire à la bande dessinée : ne pas suivre clairement un parti pris pictural (Carlotta Dicataldo).
Second reproche et pas des moindres : la chute de l'histoire pourra laisser un arrière goût d'inachevé. La morale est incertaine et l'ouverture aurait pu être plus explicite.
En synthèse, un hymne à la tolérance et à l'espoir que les lectrices/eurs prendront plaisir à parcourir tant il est touchant.