Pour le premier roman graphique de la photographe Elene Usdin, il n'y a bien plus qu'une succession d'images et de pages.
Il y a les contes écologiques de Miyazaki ou ceux de la culture tibétaine.
Il y a surtout l'Expressionisme allemand, de Bacon ou encore de Gauguin.
Il y a même parfois la rage psychédélique de Pink Floyd ou de Robert Wyatt.
Il y a le fil temporel du rêve, qui est en couleur,
alors que celui du présent va être en noir et blanc. (Elene Usdin)
Il y a un univers vertigineux, incommensurable et protéiforme à la Lewis Carroll.
Celui qui emplit nos têtes quand nous sommes bambins
mais déjà torturés par un monde externe que nous ne comprenons pas et qui ne nous comprend pas plus.
Tout est esprit dans cette bande dessinée. (Elene Usdin)
Il y a un pays qui n'est sur plus aucune carte
mais qui demeure dans l'imaginaire révolté des Amérindiens.
Pas très loin de Toronto où habite René.e, le protagoniste de la BD.
Il y a des sujets si concrets qui ne disent pas leur nom
mais qui sont évoqués douloureusement de manière omniprésente.
PS : cette BD est un parfait complément - dans un tout autre genre - de Payer la terre de Joe Sacco.
Pour ceux qui veulent aller plus loin pour comprendre cet univers aux multiples références :
- le podcast France Culture avec l'interview d'Elene Usdin
- le site d'Elene Usdin, photographe