Saru
7.2
Saru

Manga de Daisuke Igarashi (2010)


Notre singe, resté seul, gourdin au poing,
continuait en combattant entre ciel et terre
de tenir en échec les rois des quatre régions,
Vaiçravana et Natha, à la fin, comme le soir tombait,
il s'arracha une poignée de poils, la mâcha,
la réduisit en petits fragments et les crachant
en l'air, il cria : "changez vous !".
Et ce furent autant de milliers de singes armés
chacun d'un gourdin garni de métal.
Vaiçravana, Natha et les quatre rois furent repoussés.
Le singe pèlerin, Wou Tch'eng-en.



Siégeant en un lieu mystérieux, le singe pèlerin s'apprête de nouveau à faire gronder la terre, s’éroder la roche et tenter d'anéantir le monde des hommes. Tout n'est qu'une question d'équilibre d'entre les forces. Le bien, le mal, tout cela est surfait, c'est un tout, c'est un monde qui rugit.


Du premier grand singe, Dieu Olympien pour certains, naquit cinq êtres, cinq autre singes, cinq autre dieux. Malgré l'instabilité de leurs corps, on les loua, on les pria. On les nomma Thot, Dooin-Ney-Oie, Harumanta, Sun Wukong... Ils étaient le tout et le rien. Une chose était pourtant certaine ; ils avaient beau être des dieux, l'implosion et l'effondrement les gagnaient.


Deux des cinq en firent les frais.


Le premier fit le choix de raison et déversa son âme en des réceptacles humains. Des milliers furent contaminés, habités et manipulés de l'esprit simiesque. Ils devinrent des oracles, des guides, des saintetés pour les autres hommes...


Le second, beaucoup plus conservateur, se laissa irrémédiablement submerger par les énergies de ce monde, risquant sa propre destruction. Son choix fut de masquer sa présence au cœur même de la terre, préparant son retour, signant la fin prématurée de l'existence.


Ne manquant pas de fidèles, le second singe travailla la haine et la rancœur de grands hommes tel que Pizarro qu'il ressuscita à son service. Le servir signifiait renverser l'équilibre et renverser l'équilibre signifiait anéantir les réceptacles du premier singe.


S'en suivra l'affrontement des forces assassines de ces morts aussi bien voleurs de vies que de reliques sacrées et un petit groupe d'êtres exceptionnels, protecteurs des croyances et des rites.


D'un combat sacré mourant en une finalité dantesque, Saru nous fait voyager d'époques en époques, de pays en pays, de croyances en croyances. Une histoire à l'enjeu rarement aussi prenant ne saurait être ignorée...

Fosca
9
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le 9 févr. 2016

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