De l’éphémère et de la douceur des vacances au pays des schtroumpfs.
Le récit semble longtemps renouer avec l’envolée maîtrisée des scénarii de la grande époque de Peyo, avant de s’effilocher, dommage, sur la fin. Mais l’album est bourré de gags, de décalages, d’inventions, et construit habilement l’équilibre fragile entre la détente méritée et l’imminence de la toujours présente menace Gargamel.
Alors, pour avoir des vacances, il faut d’abord travailler ?
Il y a toujours quelque chose qui schtroumpfe dans ces trucs modernes !
Critique gentille, douce, de la société actuelle, consommatrice de loisirs à outrance : l’empressement à se regrouper au même endroit pour soi-disant fuir le stress du quotidien et affronter alors celui des vacances, les modes ridicules et passagères de l’été, l’effet oppressant et dégénérant du groupe. Les scénaristes Alain Jost et Thierry Culliford, le fils de Peyo, retrouvent une des saveurs des albums initiaux avec la métaphore évidente et construite des lutins et des hommes sur un aspect particulier de la condition humaine,
exacerbant les lubies ou les défauts de l’homme,
tout en gardant toujours présente au-delà de l’insouciance des lutins – vacances j’oublie tout ! – la menace originale, le sorcier et son chien, pardon son chat, et la survie grâce à l’effort collectif.
Le dessin de Pascal Garray copie idéalement, les couleurs par Nine Culliford sont fidèles : visuellement et graphiquement, l’univers des schtroumpfs reste aussi lisse qu’il a toujours été. Rien de nouveau sinon l’effervescence de personnages sous les toits de champignons.
Album efficace et respectueux, Schtroumpf les Bains, bien qu’un poil de schtroumpf en-dessous des meilleurs albums, tente de renouer avec la grande époque le long des bons sentiers, mais échoue sur le final à sublimer le propos comme Peyo en avait l’art. Le volume sera malgré tout
la bd idéale pour les vacances d’été de vos lutins personnels !