M.V.M
À compter de l'instant où un manga sportif a eu une telle influence au Japon que la fréquentation des clubs de Basket a explosé durant la décennie quatre-vingt-dix, rédiger une critique le concernant...
le 15 mai 2020
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Slam Dunk c’est un classique du shonen de sport. La base comme disent les jeunes…
Et comme il vient de ressortir dans une nouvelle édition, voilà une bonne occasion d’en parler
Sorti en 1990, Slam Dunk c’est LE manga de basket et de sport par excellence. Simplement parce que déjà , il ne se concentre pas que sur le sport. C’est aussi la base, la référence de la plupart des shōnen de sport actuel. Tellement important que lors de sa parution au Japon, on a constaté une augmentation énorme des inscriptions dans les clubs de baskets. En 2010, Takehiko Inoue a d’ailleurs reçu une mention élogieuse de l’Association de Basketball japonais pour Services rendus au Sport. Ça en plus est de la série animée de 101 épisodes et des 4 OAV’s. Sans oublier les nombreux produits dérivés (t-shirt, figurines, goodies…). Et c’est encore aujourd’hui une référence du genre avec plus de 120 millions de copies vendues dans le monde.
Lorsqu’on lit les premiers chapitres de Slam Dunk, on est loin des shonen de sport de l’époque genre Captain Tsubasa. Car Inoue démarre son manga comme un shonen lycéen classique, avec un héros voyou et rigolo qui s’est pris plus de 50 râteaux. Et dans les premiers tomes il est plus question de baston que de basket. Pourtant, grâce a cette mise en situation, Inoue réussi a créer une palette de personnages unique et a asseoir son manga de sport dans un contexte établi. Ce qui sera important pour la suite.
Contrairement a des manga de sport comme Captain Tsubasa ou Eyeshield 21, Slam Dunk est très réaliste. Pas de super-pouvoirs, pas de tirs surréalistes, pas de ballon qui partent en feu ou se multiplient…
Car quand on lit Slam Dunk, on comprend vite que Inoue a joué au basket et en connait parfaitement les règles, les enjeux et respecte ce sport. Donc le traitement des entrainements et des matches est très réaliste.
Comme Sakuragi débute le basket, il va donc logiquement commencer par apprendre les bases (prise en main, règles, dribbles, rebonds, passes…), avant de pouvoir faire un Slam-Dunk. Et réaliste ne veut pas dire chiant !
Sakuragi étant un génie autoproclamé il va évidemment vouloir faire l’impasse sur ces fameuses bases, ce qui donne lieu a quelques situations vraiment marrantes avec notamment le capitaine de l’équipe affectueusement surnommé « le Gorille ». Comme on suit le parcours de Sakuragi , on apprend les bases du basket en même temps que lui ce qui aide aussi pour les néophyte du ballon orange. Sans oublier les apparitions de l’auteur pour expliquer les différentes règles du basket. Ce qui contribue a mieux comprendre et a s’immerger encore plus dans le récit. Et comme le graphisme est aussi réaliste, on peut dire qu’on est juste dans le fond et la forme.
C’est par moments tellement bien retranscrit qu’on a l’impression de suivre « un vrai match ». Les enjeux comme la tension sont palpables à chaque page… Et pourtant chuis même pas amateur de basket (surtout depuis que Jordan est à la retraite^^) ou de sport en général. Et c’est aussi ça la force de Slam Dunk, captiver des lecteurs qui de base en ont rien a kicker du basket.
Outre son approche didactique et addictive du basket, Slam Dunk repose aussi sur sa palette de personnages haut-en-couleurs. En plus de Sakuragi, le gorille, Rukawa, d’autres loubards gravitent autour du 5 majeur de Shohoku. Sans oublier Anzai, le mystérieux et très discret entraineur de cette drôle d’équipe… Une drôle d’équipe qu’on suit durant 276 chapitres dans ses hauts, ses bas, ses bonheurs comme ses malheurs. On vibre avec eux quand ils gagnent , on est déçu quand ils perdent (car oui ils perdent) et on est triste quand on les quittes…
J’ai abordé plus haut le graphisme réaliste sans toutefois préciser qu’il est sublime. Une explication à ça est que Inoue a été l’assistant de Tsukasa Hojo sur City Hunter, On le voit au niveau du dessin et de la composition mais aussi par les nombreuses touches d’humour qui parsèment le manga. C’est particulièrement visible dans les premiers tomes avant qu’Inoue ne s’affranchisse et trouve son style.
Il y a eu beaucoup de critiques concernant la Star Edition de Kana. La fameuse frise sur le dos (la tranche) des livres en particulier. Perso, j’aime bien ce genre de frise, ça me gène pas plus que ça. Par contre entendre que cette édition est pourrie et que la première de 1999 est mieux, ça me fait doucement rigoler. Pour avoir la 1ere édition (celle ou les noms sur les maillots sont traduits) je dois dire qu’elle tient pas la comparaison avec la nouvelle. Meilleur papier et meilleur impression pour la version 2019. Les niveaux de gris sont bien plus subtils, les onomatopées traduites moins grosses et le texte dans les bulles est plus aéré. Et elle tient en moins de tomes en plus! Même si j’ai une certaine affection pour le coté rétro de la vieille ^^
Alliant subtilement action, humour, sentiments Slam Dunk est un récit intemporel et riche qui passionnera les garçons comme les filles, les amateurs de sport et même ceux qui ne le sont pas comme moi… Et quasiment 30 ans après, la recette fonctionne encore.
Alors passez pas a coté de ce monument !
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Créée
le 9 juin 2019
Critique lue 496 fois
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