C’est quand même marrant cette saga « XIII »…
Encore aujourd’hui, ma manière d’y réagir me surprend moi-même, et ce quatrième album en est une parfaite illustration. Parce qu’au fond, qu’est-ce qu’on a là-dedans ? On a des gros militaires qui transpirent sous la pluie ; on a de méchants agents gouvernementaux qui fomentent un complot et passent leurs temps à effacer les traces de leur ancien méfaits à coups de snipers, pistolets silencieux et grosses mitrailleuses ; et au milieu de tout ça, on a un bad-ass qui se faufile entre les balles, réussit tout ce qu’il entreprend, et n’oublie pas de soulever toutes les jolies pépés qu’il croise – comme par hasard – sur son chemin.
Cette saga « XIII », ce n’est qu’une accumulation de fantasmes stéréotypés ambulants ; des fantasmes bien « Années 80 » en plus de ça… Mais bon, sur moi, je l’avoue ça marche.
En fait j’ai l'impression que la force de cette saga c’est justement de chercher à faire un condensé de toutes ces moments, figures ou espaces iconiques du cinéma américain et de lui donner corps à travers une structure narrative typique de cinéma-là.
Alors, est-ce la composition picturale de William Vance que je trouve très soignée qui me fait cet effet-là ? Est-ce le fait de cette intrigue qui sait se faire dense et rapide dans son exécution ? Ou bien est-ce au contraire l’usage basique mais efficace des grandes figures iconiques et presque mythologiques de la culture U.S. – qu’il s’agisse des grandes conspirations ou bien des personnages et lieux bien dans leur jus – qui fait cet effet-là sur moi ?
Honnêtement je ne sais pas.
Certes, la nostalgie doit aussi jouer un rôle là-dedans. Mais encore une fois, je trouve que la mécanique « XIII » a su fonctionner pleinement sur moi avec ce quatrième album.
Mieux encore, après un épisode en demi-teinte qui avait tendance à lambiner dans des détails peu intéressants, cet album-là se refocalise fort habilement sur l’essentiel de l’intrigue.
Tout y est, et qui plus est avec tous les codes, l’esthétique et l’efficacité des plus grands polars politiques.
Avec ce volume-là, on sent que l’intrigue passe à la vitesse supérieure et que l’ami Van Hamme n’entend plus rien garder sous la pédale.
Personnellement, je le lis et le relis toujours avec autant de plaisir. Encore aujourd’hui, c’est sûrement l’un de mes albums préférés de la saga tant je trouve son atmosphère et son intrigue efficaces.
Chapeau !